Hello, hello,
Après nos premiers pas au Japon, entre conseils pratiques, Tokyo dense et bouillonnante, le calme bucolique de Kawaguchiko au pied du mont Fuji, et l’étape traditionnelle de Nakatsugawa, place à Kyoto, l’ancienne capitale impériale.
Une ville de contrastes : sacrée et moderne, apaisée et touristique, élégante et parfois un peu étouffante. Nous y avons passé 4 jours avec nos deux ados, entre visites culturelles, ratés logistiques (sinon c’est pas drôle) et découvertes vraiment chouettes.
Kyoto ou le choc thermique !
Pour rejoindre Kyoto, il nous a fallu enchaîner bus, train local et Shinkansen depuis Nagoya. Et quand les portes s’ouvrent à la gare de Kyoto…
c’est comme si on entrait dans un four.
L’humidité vous écrase. Pire qu’à Tokyo.
Première étape, l’appart hôtel
On récupère vite nos pass (à présent, on gère comme des pros) et on file à notre appartement Stay SAKURA, tout proche de la gare. C’est une petite chambre pour quatre, kitchenette, salle de bain minuscule, mais tout est propre et « fonctionnel », une fois qu’on a tout rangé. une chose est sûre, on mangera dehors.
Dîner japonais ou mexicain ?
Les deux mon capitaine !
On est tombé sur un tout petit restaurant de gyozas traditionnels. Après avoir attendu au moins 30 minutes, on s’assoit et je me rends compte qu’il n’y a rien de végé. Les garçons ont bien envie de les goûter alors je les laisse pour l’autre côté de la rue où j’avais repéré des tacos végé. Trop bons. Tout le monde était contents.
Jour 1 : Kinkaku-ji et Ninna-ji, entre or et sérénité
Le temple Kinkaku-ji ou Pavillon d’Or
On commence par un monument incontournable : le Kinkaku-ji, temple bouddhique zen dont le dernier étage est entièrement recouvert de feuilles d’or.
Bâti au XIVe siècle, il s’agit de l’ancienne villa du shogun Ashikaga Yoshimitsu, devenue temple à sa mort. Le pavillon se reflète dans l’étang Kyōko-chi, bordé de pins et de pierres savamment disposées.
Nous sommes arrivés à l’ouverture : c’était fluide, du temps pour faire des photos, mais déjà bien chaud.
Le temple Ninna-ji, joyau méconnu
Nous poursuivons avec le Ninna-ji, un temple bouddhique de l’école Shingon, fondé en 888. Ce temple était historiquement dirigé par un membre de la famille impériale, souvent une femme.
Le plus fou ?
Il n’y a quasiment personne.
Et pourtant, tout est magnifique : pagode à cinq étages, jardin zen, bâtiments en bois brun et blancs, ambiance paisible. Une vraie pépite.
Une visite guidée immersive avec Clément
Le sanctuaire Heian-jingū et son jardin secret
L’après-midi, nous avons rendez-vous avec Clément, journaliste et guide francophone. Pendant plus de deux heures, nous avons déambulé avec lui dans les allées du sanctuaire shinto Heian-jingū, construit en 1895.
Il a commencé par nous expliquer la différence entre temple et sanctuaire :
- les temples sont bouddhiques, souvent associés à des moines, des cimetières, et à la vie après la mort ;
- les sanctuaires sont shintoïstes, liés aux kami (esprits ou divinités), sans représentation humaine ni cimetière.
Le jardin du sanctuaire, accessible via un ticket séparé, est somptueux. On y retrouve trois plans d’eau – petit, moyen, grand – entourés de pins, de ponts, de pierres. Tout semble naturel… mais tout a été pensé pour évoquer la beauté sans l’imposer. Enfin à part les tortues.
Avez-vous déjà vu des tortues avec une tête pareille ?
Le sanctuaire des lapins : Okazaki-jinja
À quelques minutes de là, nous visitons le sanctuaire Okazaki-jinja, connu pour ses statues de lapins, symboles de fertilité. En 2023, année du lapin, c’était la foule. Mais pas de queue cette fois.
Et non, je ne suis pas repartie avec une amulette… j’ai assez à faire avec mes 2 ados !
Jizō et cimetière : les morts à la japonaise
Le cimetière bouddhique
Au Japon, les temples ne sont pas gérés par l’État ni par une grande institution religieuse. Ce sont souvent de véritables entreprises familiales, dirigées de père en fils : ils gèrent un cimetière, assurent les rites funéraires, vendent des encens ou des amulettes, parfois produisent de l’alcool de riz. On est loin de l’image du moine ermite en méditation continue.
Les temples vivent grâce à cette activité, et la religion est totalement intégrée à la vie quotidienne : on vient honorer ses ancêtres, communiquer avec les esprits, assurer une continuité, mais tout cela se fait avec respect, mais sans drame, dans une culture qui accepte la mort comme une partie du cycle de la vie.
Les statues de Jizo
Après le cimetière, Clément nous guide dans un petit temple isolé, accroché à la pente d’une colline, qu’il faut mériter : on grimpe de longues marches, et là, au calme, à l’ombre des arbres, on découvre une série de statues de Jizō.
Ces petites figures protectrices, souvent coiffées d’un bonnet de laine et d’un bavoir rouge, sont là pour veiller sur les enfants morts-nés ou disparus prématurément. Ce sont les familles elles-mêmes qui les habillent, déposent des offrandes et viennent leur parler. C’est un geste intime, doux, sans mise en scène.
Soirée à Gion : chaleur, foule et resto raté
Direction le quartier de Gion, et plus précisément Pontocho Alley, une ruelle étroite pleine de restaurants.
Mais la fatigue et la foule ont eu raison de notre patience. On s’est assis deux fois, on s’est relevés deux fois. Pas d’option végé. Finalement, on va au McDo ! En chemin, la rue parallèle nous évoque un faux air de Pigalle version Kyoto. Je me contente de maïs chaud et d’edamame. Le grand écart.
Jour 2 : statues, bambous et pancakes
Le temple Otagi Nenbutsu-ji
Retour à l’ouest de Kyoto pour découvrir le temple Otagi Nenbutsu-ji. Ce temple bouddhique est peu connu, mais unique : on y trouve plus de 1 200 statues de rakans, les disciples du Bouddha.
Certaines sont sérieuses, d’autres hilares, d’autres encore brandissent une bouteille de saké ou une flûte. C’est drôle, touchant, décalé. Et complètement vide.
Le sanctuaire Adashino Nenbutsu-ji et sa bambouseraie secrète
Juste à côté, ce sanctuaire bouddhique a été érigé pour honorer les âmes oubliées. Son jardin de pierres et de stèles funéraires impressionne.
Mais surtout, il abrite une bambouseraie magnifique et parfaitement entretenue. On paie l’entrée à une borne, on y croise… personne. Luxe, calme et bambous.
Déjeuner à Gion, pancakes et goshuin
Pause sucrée à Panel Café, dans Gion. Les garçons enchaînent burger puis croffles, le 14 ans et moi optons pour des pancakes fluffy. Gourmandise assumée.
Ensuite, je retourne dans le sanctuaire Yasaka, le plus connu de Gion pour apposer son goshuin, un sceau calligraphié, dans mon carnet. On peut le faire dans la plupart des temples et sanctuaires. Un souvenir authentique, élégant, à rapporter absolument.
Un thé chez Yogen
Je voulais aller dans une maison de thé, mais pas faire une cérémonie que je trouvais trop longue. Je crois que je regrette, mais pas grave, je le ferai la prochaine fois.
Je n’ai pas une passion pour le matcha pur mais j’avais envie de cette expérience sans que ce soit trop guindé. C’était le bon compromis. Nous avions plusieurs choix de thé : j’ai pris le matcha pour en boire un vrai, bien préparé et Népoux a pris un thé noir, plus classique. Nous avons choisi chacun une pâtisserie (pas les mêmes) et avons dégusté (en partageant avec le 14 ans qui n’a pas pris un set complet).
Dîner chez Tan Tan Men
De retour à notre quartier, nous découvrons Tan Tan Men, une adresse rare qui propose un ramen végétarien complet (y compris le bouillon).
C’est excellent, pas cher, et si bon… qu’on y retournera le lendemain soir.
Jour 3 : Nara, daims et torii rouges
Départ chaotique et parapluie envolé
Réveil tôt (6 h), mais on traîne. Et je réalise que j’ai perdu mon fidèle parapluie rose. J’en rachète un en urgence dans un 7/11. On perd encore du temps à chercher le bon train. Résultat : on arrive à Nara à 10 h au lieu de 9 h.
Conseil : venez plus tôt, il y a moins de monde et il fait moins chaud.
Le Todai-ji : grandeur bouddhique
Dès la sortie du bus, on croise les daims en liberté. Sympa sur le papier… sauf que c’est sale, que ça sent mauvais (la chaleur n’aide pas), et que certains touristes sont insupportables.
Le Todai-ji est un temple bouddhique monumental, fondé en 752. Il abrite le plus grand Bouddha en bronze du Japon (15 mètres !). Le bâtiment lui-même est l’un des plus grands édifices en bois du monde. Impressionnant.
Le Kasuga Taisha : ombre et poésie
À 15 minutes de marche du Todai-ji, le sanctuaire shinto Kasuga Taisha est beaucoup plus paisible. Ses centaines de lanternes en pierre et en bronze, sa forêt attenante, ses sentiers ombragés en font un lieu poétique et apaisant.
Astuce : j’avais pris des serviettes de toilette, qu’on a mouillées et disposées sur la nuque. Ça aide à supporter la chaleur et à continuer d’apprécier.
Le sanctuaire Fushimi Inari-taisha : des torii rouges à l’infini
Sur le chemin du retour depuis Nara, on s’arrête à Fushimi Inari-taisha, l’un des sanctuaires les plus connus du Japon.
Dédié à Inari, divinité shinto du riz et de la prospérité, ce sanctuaire est célèbre pour son alignement de milliers de torii rouges, ces portails sacrés que les fidèles financent pour remercier les dieux ou demander une faveur. Il y en a plus de 10 000 !
À l’entrée, c’est la foule : impossible de faire deux pas sans croiser un selfie-stick ou une robe en location. Mais il suffit de marcher 10 minutes, de laisser passer les premiers torii, pour que la majorité des touristes fassent demi-tour (assez pathétique, mais très pratique pour ceux qui ne sont pas là que pour une photo).
On grimpe alors en silence à travers la forêt dense, en longeant les torii gravés de vœux et les petits sanctuaires secondaires. C’est à la fois physique et apaisant.
On redescend précipitamment à cause de la pluie, et on se retrouve sur un quai bondé par tous les touristes du coin. On arrive au bord du quai et là un train passe à toute vitesse, à quelques centimètres de moi. Népoux a eu le réflexe de me tenir car le souffle m’a fait vaciller. J’étais juste en train de filmer la pluie.
J’ai vu, en rentrant, qu’on pouvait faire une randonnée cachées à Fushimi Inari. J’aurais bien aimé faire ça !
Que faire à Kyoto en famille ?
Kyoto, c’est le Japon des cartes postales : des temples dorés, des sanctuaires rouges, des jardins paisibles… et une foule d’activités qui plaisent aussi aux enfants et aux ados.
- Visiter les grands classiques : le Pavillon d’or (Kinkaku-ji) et le Fushimi Inari-taisha avec ses milliers de torii rouges.
- Découvrir Nara et ses daims : le Tōdai-ji impressionne par sa statue géante de Bouddha.
- Faire une visite guidée en français : comprendre la différence entre temple et sanctuaire sans s’emmêler les pinceaux.
- Flâner à Gion et Pontocho : lanternes, ruelles étroites et ambiance unique à la nuit tombée.
- Prendre l’air à Arashiyama : le temple des Rakans, la petite forêt de bambous et la rivière pour respirer.
- Goûter les spécialités locales : ramen, dorayaki, tofu ou desserts au matcha, chacun trouve son bonheur.
D’autres activités, non testées, mais qui ont l’air assez chouettes :
- balade à vélo ;
- Visite de nuit de Gion ;
- Visite complète de Kyoto ;
- D’autres idées ici !
Kyoto, bien ou
Kyoto, c’est TOP. Mais pour être honnête, j’ai préféré Tokyo.
Pourquoi ? Kyoto regorge de temples et de sanctuaires splendides, de jardins paisibles, de ruelles pleines de charme. Mais la chaleur, la foule et les transports peu fluides… ont placé Kyoto en numéro 2 (mais bon, on y retournerait bien quand même).
Il faut choisir ses visites, éviter les lieux trop connus ou y aller très tôt, et alterner les balades avec de vraies pauses. Ce qu’on a préféré ? Les coins cachés, les temples méconnus, les forêts de bambous désertes. Et le ramen végé, évidemment. Enfin moi.
Demain, cap sur Osaka. Changement d’ambiance garanti !
Prenez soin de vous, inspirez-vous et créez-vous de chouettes souvenirs en famille.
Stéphanie
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