Hello, Hello,
Après Tokyo la bouillonnante, Kawaguchiko et sa vue (ou pas) sur le mont Fuji, Nakatsugawa et sa randonnée des samouraïs, Kyoto la culturelle et Osaka la bruyante, cap sur Miyajima, l’île la plus photographiée du Japon… et sans doute la plus humide aussi !
Je rêvais du grand torii flottant sous un ciel doré, on l’aura eu… sous un poncho. Mais entre un ferry payé deux fois, une prédiction de fortune mitigée, des huîtres à tous les coins de rue et une course contre le coucher du soleil, cette journée sur l’île sacrée nous aura bien fait rire.
Et parfois, c’est quand tout déraille un peu qu’on garde les meilleurs souvenirs, non ?
En route vers Miyajima : entre Shinkansen et ferry
Un trajet efficace, mais pas fou
Réveil à 8 h.
On enchaîne métro, train local, puis 1 h 21 (pas 1 min de plus) de Shinkansen jusqu’à Hiroshima. On ne s’y arrête pas, on continue vers l’île de Miyajima (ou Itsukushima, son vrai nom).
Ensuite, train local puis un court trajet en ferry. Là, deux options s’offrent à vous :
- dormir sur l’île, dans un hôtel souvent hors de prix ;
- dormir juste à côté, à deux pas du ferry… comme nous.
Le choix de la raison
Nous avons opté pour un hôtel situé en face de l’embarcadère. Moins cher, pratique. On laisse les bagages en consigne à l’hôtel et direction le ferry (inclus dans notre pass)… enfin, presque.
- Supplément de 100 yens/personne pour la taxe locale (≈ 2,30 € pour 4).
- Durée de traversée : 10 minutes.
- Efficace.
Arrivée sur l’île : 35 degrés, 1000 touristes et un torii mythique
Le torii flottant et les daims
Nous débarquons vers 12 h. Il fait chaud, le soleil est écrasant et les rues sont bondées. Beaucoup de touristes sont éparpillés, dont beaucoup de Français à chaque coin de rue.
Clairement, ce n’est pas le meilleur moment pour arriver.
Tout le monde vient photographier le grand torii rouge, en partie immergé à marée haute. Nous aussi, direction la longue allée sans ombre. Il est possible de faire une photo “pro” avec un daim nourri posé devant le torii.
Je n’ai pas compris l’engouement, les daims s’en passeraient bien. On a fait quelques photos, pas loin.
Itsukushima-jinja : le sanctuaire flottant (et un peu surcoté)
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le sanctuaire Itsukushima-jinja est le cœur spirituel de l’île. Construit au XIIᵉ siècle sur pilotis, il semble flotter au-dessus de la mer à marée haute, face au grand torii rouge qui en est le symbole. Consacré aux déesses de la mer et du vent, il servait autrefois à protéger les marins et les pêcheurs.
L’endroit est superbe sur le papier, mais l’affluence et la chaleur du jour l’ont un peu privé de sa magie.
Première expérience de la bonne fortune (omikuji)
Enfin, on tente le rituel du tirage de la bonne fortune :
- déposer 10 yens dans la boîte ;
- secouer le tube de bambou contenant des baguettes numérotées ;
- ouvrir le tiroir correspondant ;
- traduire le papier.
Le 18 ans obtient une prédiction positive orientée business (parfait pour une entrée en école de commerce). Le 14 ans est un peu moins chanceux, donc il noue son papier comme le veut la tradition dans ce cas, pour que le moine le brûle plus tard.
📌 Astuce : on n’aurait rien compris sans avoir lu les explications de Claudia et Jérémy, les @amoureuxvoyageux. Merci à eux.
Pause sandwichs, sans huitre !
Le meilleur sandwich du séjour
On a faim… mais les options tournent autour de la spécialité culinaire du coin, les huîtres chaudes… Bizarrement on n’a pas eu envie de tester et ce n’est pas simple de trouver autre chose malgré le nombre impressionnant de restaurants.
On a fini par trouver une sandwicherie artisanale. On commande sur une borne, et quelques minutes plus tard, on récupère les sandwichs préparés à la minute – avec du pain maison, hyper bon – au poulet, au poisson ou végétarien (oui !).
C’est bon, frais et pas cher : 550 yens par sandwich (≈ 3,20 €), 2 750 yens pour 4 (≈ 16 €).
On s’installe en face, par terre, à l’ombre des bouquets de cables ;-), et on discute avec des Québécois ayant fait le même choix.
On enchaine avec un jus de fruits (combo fruits rouges pour les garçons, kiwi pour moi), et l’autre spécialité de l’île, les momiji manju, des gâteaux en forme de feuille d’érable. Pas mal du tout.
On trouve aussi de nombreuses boutiques de souvenirs. Je n’ai pas résisté à un bracelet avec des fleurs de sakura dans les perles.
Mont Misen : téléphérique, panorama et vipères
Trop chaud pour grimper
À 15 h, direction le mont Misen, point culminant de l’île. Trois randonnées sont proposées :
- une courte, mais raide (avec marches irrégulières) ;
- une moyenne ;
- une longue.
Sans hésitation, on choisit le funiculaire (malgré ses 8 000 yens, soit ≈ 47 € à 4), car même l’accès à pied au téléphérique nous a épuisés. Aucun regret.
Une montée en deux temps
On enchaine une grande cabine survolant la forêt, la mer en fond, puis une plus petite qui grimpe à flanc de montagne. Le panorama est magnifique. On voit Hiroshima à droite. Le reste ? Mystère.
Au sommet, il fait lourd. Le coucher du soleil doit être magnifique ici, mais le dernier téléphérique étant à 16 h 30, ce n’est pas une option.
À la descente, le ciel se déchaîne. Encore. Comme à Kyoto et Osaka. On dégaine nos coupe-vent Decathlon (sauf le 18 ans qui ne l’a pas pris !!!). Heureusement, j’ai mon parapluie. Toujours utile.
Le temple de Daisho-in : j’aurais dû commencer par là
S’il y a bien un lieu que je voulais voir sur Miyajima, c’était le temple Daishō-in. Adossé à la montagne, il abrite des centaines de petites statues, des moulins à prières dorés qu’on fait tourner en montant les marches, et une atmosphère paisible, loin de la foule du sanctuaire principal.
Fondé au IXᵉ siècle, c’est l’un des plus anciens temples bouddhiques du Japon, lié au moine Kōbō Daishi. En lisant les retours avant le voyage, je m’étais dit qu’il fallait absolument le visiter… et j’aurais dû commencer par là.
La pluie et l’horaire en ont décidé autrement : fermé à notre arrivée à 16 h 30. Une bonne raison d’y retourner un jour — peut-être sans nuages, cette fois.
Kanpai et Japan guide
Torii au coucher du soleil : le moment à ne pas manquer
Retour à l’hôtel
On se change, on laisse les ados à l’hôtel (en quête de chargeurs 😯 ), et on repart. Il est 18 h 25, coucher prévu à 19 h 10.
À priori, on est larges…
On aurait pu tout louper
Visiblement le soleil est pressé d’aller se coucher ! On fait nettement moins les fiers en piquant un sprint jusqu’au torii, qui me parait encore plus loin que le matin. On arrive pile au moment, où il se cache derrière la montagne, à bout de souffle.
Nous aurions pu repartir dépités mais…
La marée basse offre un reflet magique du torii dans les flaques. En plus, il y a peu de monde. On reste, on observe, on prend notre temps.
Moment suspendu.
Retour à l’hôtel
On repart beaucoup plus tranquillement jusqu’au ferry, le chemin s’illumine, même les daims sont en mode « pause ». J’aurais aimé un téléobjectif pour capturer le torii illuminé de la mer.
Tant pis, je le garde en mémoire.
En résumé, que faire à Miyajima en famille ?
Mes recommandations
- Prendre le ferry tôt pour éviter la foule.
- Commencer par le temple Daisho-in (ou avant 16 h30).
- Monter au mont Misen en téléphérique (à moins d’être très sportif).
- Tester le tirage de fortune dans le sanctuaire.
- Manger des sandwichs frais si les huîtres chaudes ne vous font pas rêver.
- Revenir au coucher du soleil, marée basse si possible.
Le mauvais timing ? Arriver à midi ou sans parapluie. Et penser que le torii sera toujours là… La lumière, elle, ne vous attend pas.
Besoin d’autres idées : rendez-vous sur Civitatis 😉
Miyajima, bien ou… ?
Franchement, hyper bien.
Malgré la foule, la chaleur, les Français partout, la pluie et la course contre le soleil… ce torii vaut le détour. On n’y passerait pas une semaine, mais pour une journée, c’est parfait.
Pas d’amour fou pour le sanctuaire, mais le regret de ne pas avoir l’ambiance de l’île, le sommet du mont Misen et la lumière du soir font mouche.
Et après ?
On reprend la route vers un autre Japon, plus nature et plus sauvage : la péninsule d’Izu. Spoiler : il y aura des cascades, des onsen, et… une chaussure en moins.
Stéphanie
Cet article est le récit de notre voyage en famille, sans filtre. Certains liens sont affiliés, ce qui signifie que je perçois une petite commission si vous réservez quelque chose en venant de ma part.
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