Hello, Hello,
Aujourd’hui je vous propose le 3e épisode de la mini-série « Galère ton Voyage spécial bobos ».
Cette fois Camille, notre maman globetrotteuse de 3 enfants, neuropédiatre et pédiatre urgentiste nous donne tous ses conseils santé « voyage en famille » concernant le soleil mais aussi des trucs de voyage moins sympa comme le paludisme, les piqures & les morsures de bébêtes variées avec en guest star un death aderr, ou vipère de la mort… voilà voilà, et on continuera de remplir notre trousse à pharmacie de voyage.
On retrouve également Marjorie d’AVI International, qui nous parle des activités considérées comme « à risque » comme le trekking. Pas la rando du dimanche en famille, celle qui peut se terminer par un rapatriement sanitaire pour cause de ligaments croisés.
Allez, c’est parti pour le 3e épisode, les bobos vraiment liés au voyage !
Camille, maman, pédiatre et globetrotteuse
Santé voyage en famille
Vous voulez savoir qui est Camille ? Tout est dans le premier épisode sur les bobos classiques.
Et, si vous n’avez pas écouté le 2e épisode, vous pouvez retrouver tous les conseils de Camille sur les plaies et autre traumatismes crâniens ici.
Les vaccinations
Santé voyage en famille
Où et quand se faire vacciner ?
Je ne vais pas dérouler toutes les vaccinations en fonction des zones, ce n’est pas ma spécialité et ce serait beaucoup trop long. Mais l’idée, c’est de se dire qu’un voyage notamment dans ces pays, ça se prépare et il faut donc consulter en médecine du voyage.
Dans les villes moyennes, parfois dans les centres hospitaliers généraux, il y a des services d’infectiologie. Et il peut y avoir des médecins spécialistes qui vont proposer ce genre de consultation. Donc c’est vraiment indispensable, je pense pour pouvoir bien voyager dans ces pays-là. Dans les grandes villes, en général, vous trouverez des consultations spécialisés dans les CHU.
À Paris, il y a l’Institut Pasteur, un gros centre de médecine du voyage, et aussi le centre Air France, qui fait certains vaccins. Très pratique parce que parfois plus simple en termes de rendez-vous.
Il faut bien anticiper, parce que les rendez-vous peuvent être compliqués à trouver, et on conseille d’être vacciné au moins deux mois avant le départ. Parce que si tu as rendez-vous la semaine avant de partir, tu seras un peu moins bon en termes de couverture vaccinale que si tu le fais plus tôt. Après il y a des choses qui sont possible à la dernière minute. Il y a certains vaccins d’urgence pour les familles qui doivent partir sur des destinations d’expatriation, mais si tu es au courant de ton voyage depuis plusieurs mois, autant faire les choses bien et à l’avance.
Quels vaccins prévoir ?
Il est hyper important d’être à jour de ses vaccinations obligatoires françaises pour se protéger soi-même et protéger ses enfants, ça semble assez logique. Mais il faut aussi penser qu’il y a des pays où certaines maladies ne sont pas éradiquées.
Je crois que c’est important de redire que la vaccination, c’est aussi un geste altruiste qui est aussi là pour protéger les populations autochtones. Je ne sais pas si tu souviens de cette histoire d’une famille française qui était allée au Costa Rica avec des enfants mal vaccinés ou pas vaccinés. Ils ont importé la rougeole, alors qu’elle était éradiquée. Quand un pays a fait l’effort de super bien gérer sa vaccination pour éradiquer certaines pathologies et que ce sont les étrangers en vacances qui les ramènent, ça ne va pas.
Donc c’est pour ça que ces vaccinations obligatoires, elles ont complètement leur place dans le voyage. Et puis il y en aura d’autres en fonction des pays où vous allez et ça les médecins spécialistes sauront vous les indiquer.
Sur le fameux site internet du groupe de pédiatrie tropicale, il y a un chapitre consacré aux vaccinations. Ça ne remplace pas la consultation, mais ça peut déjà vous donner une idée du type de vaccin que vous allez devoir faire. Le site de Pasteur me semble bien fait aussi pour ça !
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Le site de pédiatrie : gpt.sfpediatrie.com
Consulter la fiche sur les vaccinations
Le site de Pasteur : pasteur.fr/preparer-son-voyage
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Protéger les enfants du soleil
Santé voyage en famille
C’est valable en France et encore plus dans les zones équatoriales tropicales où les rayons sont plus agressifs.
La crème solaire écran total
Pensez à l’acheter avant de partir !
C’est souvent mieux en termes de qualité, même si je ne dis pas que ce n’est pas bon ailleurs mais dans le doute, et puis parfois tu la payes moins cher en France
Les bons gestes
- Tartiner les enfants – et les adultes – : on ne laisse pas les grands se tartiner eux-mêmes, parce qu’en fait souvent ils ne le font pas très bien. En général tu le vois au bout des trois heures de soleil et tu te rends compte des endroits où ils ne l’ont pas bien fait.
- Renouveler toutes les deux heures ;
- Pas d’exposition des enfants de moins de 6 mois au soleil ;
- Les protéger avec des vêtements longs, légers, à mailles serrées pour être respirables, mais pour pouvoir bien bloquer les UV ;
- Éviter l’exposition entre 12 h et 16 h, ça c’est valable partout dans le monde.
Un petit tips intéressant pour ceux qui doivent mettre et crème solaire et répulsif à insectes. Il est recommandé de mettre la crème solaire d’abord et d’attendre 20 minutes avant de mettre le répulsif. Sinon tu vas diluer ton ta crème solaire et il n’y a rien qui va fonctionner. .
Les autres indispensables
- chapeau à large bord pour faire de l’ombre complète sur le visage.
- lunettes de soleil couvantes avec un bon indice UV et même les tout-petits
Certains enfants, comme les miens, n’aiment pas garder les lunettes de soleil. Même maintenant je suis toujours en train d’insister auprès de mes ados en leur disant de mettre les lunettes de soleil. J’ai je réussi à obtenir la casquette mais même moi je dois batailler pour qu’il garde les lunettes de soleil. Pour la petite aucun problème, je crois qu’elle trouve l’accessoire un peu mode, elle aime bien.
Les diarrhées infectieuses
Santé voyage en famille
Faire la différence avec une diarrhée banale
C’est le premier symptôme qui est rencontré par tous les voyageurs dans les pays tropicaux, les pays avec des risques sanitaires, on va dire des conditions un petit peu moins safe que ce qu’on a dans les pays de l’hémisphère nord.
Je ne vais pas revenir sur les signes de déshydratation, qu’on a vu dans le premier chapitre, mais juste dire que la première cause de diarrhée, ce sont les bactéries quand on est ailleurs qu’en France. Alors qu’en France c’est plutôt les virus, puis les parasites. Une diarrhée dite banale, c’est-à-dire quelques selles par jour bien supportées, des enfants qui se déshydratent pas, qui n’ont pas de fièvre, sans glaires, sans sang dans les selles, une diarrhée où il y a un peu de matière quand même, ça ne nécessite pas nécessairement de traitement, à part l’hydratation et le soluté d’hydratation orale dont on a parlé la dernière fois.
Se faire prescrire de l’azithromycine
Ce qu’on va traiter, c’est donc toutes celles qui ont de la fièvre, des glaires, du sang dans les selles, une diarrhée très mal supportée, très très fréquente, très abondante avec des enfants qui commencent à aller pas bien et les diarrhées qu’on dit « afécale » ça veut dire vraiment de l’eau, sans matière dedans. Ça c’est plus lié à une bactérie et là on va traiter.
Il faut que vous vous fassiez prescrire de l’azithromycine par votre médecin traitant avant de partir en voyage. C’est l’antibiotique phare des traitements des diarrhées infectieuses en voyage, parce qu’il couvre à peu près presque tous les germes. On le prend une fois par jour pendant trois jours et c’est fini. C’est top pour les enfants, enfin pour les adultes aussi, en termes d’observance du traitement et de facilité d’administration. Alors on s’automédicte pas, mais au moins on a le traitement prescrit par le médecin, au cas où, c’est toujours bien si on se rend compte que les choses dégénèrent un peu et qu’il va falloir le prendre. Donc ça, c’est quelque chose que je recommande.
En cas de diarrhée au retour du voyage, là c’est plus simple, vous avez plus facilement accès aux soins et aux médecins, mais n’hésitez pas à consulter et dites où vous êtes allés, c’est super important car ça change complètement la façon dont on va vous prendre en charge.
La gestion de l’eau
Il ne faut pas boire l’eau du robinet !
Soit vous achetez de l’eau en bouteille en vérifiant que les bouchons n’ont jamais été ouverts, pour être sûr que c’est pas de l’eau « recyclée », soit vous traitez l’eau avec les fameux comprimés désinfectants dont on parlait la dernière fois. En général vous mettez un comprimé dans un litre d’eau et au bout d’une demi-heure l’eau est prête à être consommée. C’est pratique et moi je n’hésite pas, en fonction des pays où je vais, à même me laver les dents avec cette eau-là. Les petits ne savent pas bien se brosser les dents sans avaler l’eau donc je fais une bouteille d’eau avec un comprimé pour être sûre.
Il y a aussi des gourdes filtrantes mais j’avoue que je ne peux pas te confirmer la parfaite efficacité. Je ne suis pas assez spécialiste pour savoir ça, mais je pense qu’il y en a qui sont très performantes, donc ça peut être une bonne solution aussi.
Le lavage des mains ! Pensez à faire se laver les mains aux enfants très souvent avec de l’eau du savon c’est tout simple mais ça rend bien service car ils sont toujours en train de toucher à tout.
Pour les fruits avec des grosses écorces comme le pamplemousse ou l’orange, aucun souci pour les manger. En revanche, dès que vous touchez aux tomates, concombres, carottes, pour faire des crudités, il faut faire très attention et les éplucher vous-même, ou les manger cuits. Tu auras toujours des gens qui vont te dire mais moi j’ai mangé de tout et ça s’est très bien passé. Tant mieux ! Mais si ça t’arrive, ça gâche vraiment le voyage. Des gens se retrouvent hospitalisés sur des diarrhées infectieuses, donc il vaut mieux être très précautionneux, je pense.
Le danger du paludisme
Santé voyage en famille
C’est une maladie parasitaire qui est transmise par la femelle d’un moustique qu’on appelle l’anophèle. Elle pique sous certaines latitudes mais d’une manière générale cela correspond à la zone tropicale, que ce soit en Amérique, en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. La maladie parasitaire est transmise par la piqûre du moustique, qui officie de la tombée du jour jusqu’au lever du soleil le lendemain matin. C’est vraiment un moustique nocturne donc vous ne le voyez pas et donc difficile de le voir avec qu’il ne pique.
C’est une maladie potentiellement grave, elle a été à un moment donné une des premières causes de mortalité mondiale. Alors on a fait des progrès et puis il y a eu d’autres choses qui sont arrivées, mais le palu a beaucoup tué ces dernières décennies, notamment les femmes enceintes. C’est très grave le palu pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.
Donc on ne joue pas avec le palu !
Quand on voyage, et encore plus quand on voyage avec des enfants, on ne prend pas le risque de ne pas prendre de précautions, donc pour ça aussi la consultation en médecine du voyage est indispensable. Ce sont les mieux placées pour vous informer des risques, parce qu’ils sont différents selon les endroits où tu vas, et même au sein d’un même pays. Le risque ne sera pas non plus le même en fonction de la saison à laquelle tu voyages. Plus tu voyages en saison des pluies, plus il y a moustiques, et plus le risque de palu est important. Et ce n’est pas la même chose de voyager une semaine en all inclusive dans un hôtel de bord de mer que d’aller dormir chez l’habitant en pleine zone rurale !
Il y a trois aspects importants dans la protection paludisme.
Comment se protéger du paludisme ?
Des répulsifs spécifiques
Ça n’a aucun sens de prendre un médicament préventif contre le paludisme si on ne se protège pas du transmetteur ! Ça s’appelle la protection personnelle anti-vectorielle dans nos termes de médecine spécialisée.
Donc pour se protéger du moustique, en gros à partir du moment où le soleil commence à se coucher, il faut s’habiller en long, des vêtements longs légers qui protègent jusqu’aux poignetx et jusqu’aux chevilles. Il va falloir utiliser les répulsifs à insectes tant qu’on n’est pas sous moustiquaire. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais il y des produits chimiques très précis qui sont recommandés dans des concentrations précises, vous trouverez tout ça sur le site du groupe de médecine tropicale. Il n’y a par contre aucun répulsif avant 6 mois qui est autorisé. Là, il faut adapter son voyage et ne pas aller dans les régions infectées. Il faut être vraiment prudent du fait que vous ne pourrez pas protéger les moins de 6 mois de la piqûre du moustique aussi bien que vous.
Et il faut se sortir de la tête que les bracelets aux huiles essentielles, tous les trucs qu’on retrouve en France, n’ont aucune efficacité pour se protéger du moustique dans ces zones-là. Ça ne sert à rien d’acheter ça.
La moustiquaire imprégnée
Il faut dormir sous moustiquaire imprégnée de répulsif. Attention, mon objectif c’est de vous donner le maximum d’informations pour que vous soyez mieux protégé. J’ai souvent entendu, et notamment dans des podcasts, des familles dire ne prenez pas de moustiquaires imprégnées pour un tour du monde, ça nous a chargé les bagages et en fait on a trouvé des moustiquaires partout.
Alors oui, la plupart des hôtels et des auberges de jeunesse, ont des moustiquaires. Mais je vous défie d’en trouver une qui ne soit pas trouée, et de toute façon elles ne seront pas imprégnées. Donc elles ne vous protègent pas de la même façon. C’est cher mais pour ceux qui voyagent beaucoup, c’est un investissement qui est vite rentabilisé. Mais c’est vrai qu’il faut se donner les moyens et notamment pour les bébés. Il faut acheter une moustiquaire imprégnée pour mettre au-dessus du lit parapluie. N’oubliez pas de laver les bébés avant de les mettre sous une moustiquaire imprégnée, pour ne pas cumuler le répulsif sur la peau et celui de la moustiquaire pour la nuit entière, par rapport au risque de toxicité.
Ça fait plein d’infos à avoir en tête, c’est pour ça que la consultation médecine du voyage est intéressante. Parce que quand on part tout seul sans ces conseils-là, on a trop d’informations à retenir, on ne va pas savoir gérer. Alors que si tu as pris le temps de te poser avec un médecin ou une infirmière spécialisée qui t’a bien expliqué tout ça, et pris les documents où tout est consigné… ça aide à voyager un petit peu plus sereinement.
La chimioprophylaxie
C’est le médicament pour essayer de prévenir la possibilité de faire une crise de paludisme. Ça se prépare aussi avec les médecins, parce que les traitements diffèrent en fonction des gens. Alors grosso modo à partir de cinq kilos, on a la possibilité de donner des traitements. On a des astuces en pédiatrie, tout est écrit aussi sur le site, on peut couper un comprimé en deux ou en trois, avec un coupe-comprimé, il faut écraser, tout est rediluable… Donc c’est faisable de donner de la chimioprophylaxie à son bébé.
Quoi qu’il en soit, il faut bien respecter ce qui a été prescrit par le médecin. Pour l’Atovaquone/Proguanil, qui est le médicament le plus utilisé aujourd’hui pour se prévenir du palu :
- on commence la veille du départ dans le pays, ou dans la zone impaludée,
- on prend tout le temps du séjour dans la zone impaludée,
- et il faut continuer sept jours après le retour et ça c’est super important !
Le risque n’est plus là parce que tu n’as plus de moustiques, mais tu peux avoir le parasite dans le sang. Donc si tu veux vraiment l’éradiquer, il faut prendre la prophylaxie jusqu’à sept jours après ton retour de cette zone.
Ce traitement est plutôt bien toléré. Habituellement ça va donner quand même quelques douleurs abdominales, des petits spasmes de temps en temps, parfois des vomissements mais légers, un peu de diarrhée, mais pas de la diarrhée sévère infectieuse. Ça peut te perturber un peu l’intestin au bout de quelques jours, pas au démarrage. D’autres médicaments sont beaucoup moins bien tolérés et auront rarement leur place en pédiatrie C’est pareil, c’est le médecin du voyage qui va être capable de déterminer ce qu’il faut prendre, mais en tout cas, il ne faut pas l’oublier, plutôt au cours d’un repas.
Moustiquaires aux fenêtres & climatisation
Ça aide mais attention la clim n’empêchera pas le moustique d’être dans la chambre ! Et vous n’allez pas la mettre à 18°C quand vous avez 35°C dehors. C’est pas bon de toute façon. Donc la baisse de la température ne sera pas suffisante pour complètement anesthésier le moustique. Donc il ne faut pas compter sur ça pour vous protéger du moustique.
En cas d’expatriation
Les recommandations vont être un petit peu différentes parce que les gens en expatriation ne vont pas pouvoir prendre la prophylaxie pendant trois ans. Il y a donc des règles vraiment très spéciales et la consultation de médecine du voyage est aussi faite pour ça. Les médecins sauront vous dire, en fonction de votre condition de voyage, comment vous allez gérer la la prophylaxie dans les premiers mois.
Attention aux discours sur place
Souvent les gens vont dire « ah mais nous du palu on n’en a pas vu depuis longtemps ». Oui mais pour les gens qui vivent sur place, il y a une immunisation qui se fait. Donc bien sûr que les gens sur place connaissent super bien leurs conditions de vie et souvent ce sont les gens qui vont le mieux vous conseiller.
Mais sur le palu, restez vraiment sur les consignes qu’on vous a données au départ, surtout si vous voyagez avec des jeunes enfants.
Piqures, morsures et risques d’envenimation
Santé voyage en famille
Ça ce sont les choses un petit peu plus exotiques liées au voyage.
C’est d’abord beaucoup de bon sens.
Marcher avec des chaussures fermées
Si on veut éviter de se faire piquer par des reptiles, scorpions, araignées, serpents ou en milieu marin, méduse, rascasse, poissons pierres… la première chose à faire c’est de marcher avec des chaussures fermées. Alors c’est bête parce que, quand tu es en voyage, tu es souvent en tongs, voire pieds nus mais si tu ne veux pas être piqué, il faut marcher avec des chaussures fermées et même des chaussures de rando, c’est idéal.
Si vous êtes amenés à vous balader en forêt, dans la jungle ou autre, là c’est pantalon long et chaussettes hautes pour limiter le risque de morsure. Et si vous croisez un serpent, il vous touchera peut-être mais grâce à vos chaussures ou à votre pantalon il ne vous mordra peut-être pas.
Pareil pour la baignade, vous n’êtes pas à l’abri de tomber sur une espèce un peu plus venimeuse, donc il faut mettre des chaussures de baignade fermées aux enfants. Et c’est bien aussi pour se protéger des cailloux et des douleurs de corail.
Que faire si un enfant est piqué ?
Une des premières choses à faire, c’est rassurer l’enfant. C’est d’ailleurs valable tout le temps et notamment dans la problématique d’une envenimation.
Plus vous allez accélérer le coeur, plus vous allez créer une circulation dans le corps du venin et plus vous allez avoir les effets qui vont apparaître.
Donc en fait, hyper important d’essayer de rester très calme, de se poser, de respirer tranquillement pour ne pas faire circuler le venin trop vite au démarrage.
On nettoie, on désinfecte la plaie, on porte l’enfant, ou l’adulte -on essaie d’éviter que la personne marche- jusqu’au centre de soins ou à la voiture pour l’emmener jusqu’au centre de soins, ça c’est aussi pour éviter de faire circuler le venin.
Pas de garrot, pas d’aspi venin, pas de « je prends un couteau à la Indiana Jones et j’essaie de me tailler autour ou j’aspire à la bouche ou je fais pipi dessus »… Non, tout ça, on oublie, on fait simple, on désinfecte, on donne un antalgique, parce que souvent c’est très douloureux, en plus d’être éventuellement toxique. Donc antalgique et paracétamol.
Vous pouvez aussi prendre une photo de l’insecte ou du reptile, de l’animal qui est impliqué, car parfois il est encore là.
Ça va permettre aux médecins
- d’identifier l’espèce
- de pouvoir vous dire si oui ou non il y a un risque toxique
- de pouvoir éventuellement faire l’injection de sérum antivenin
Les venins thermolabiles
Par exemple les rascasses, ce sont des venins thermolabiles, comme pour la guêpe ou l’abeille. Ils vont être inactivés par la chaleur. Ça va être intéressant de rapprocher une source de chaleur. Il faut commencer par nettoyer à l’eau de mer, on donne l’antalgique si possible et il va falloir plonger le pied, ou autre, dans une eau très chaude. En faisant attention de ne pas brûler non plus. Ça va soulager la douleur.
De même quand vous faites piquer par une abeille ou une guêpe, ce qui marche très bien c’est d’approcher une source de chaleur incandescente tout près de la piqûre, comme la cigarette ! Il n’y a pas de flamme et ça brûle tout près. Un allume-cigare aussi, mais ça se trouve de moins en moins dans les voitures. Ça va inactiver le venin et, en général, ça va soulager la douleur assez rapidement.
Toujours dans ce fameux site du groupe de pédiatrie tropicale, il y a un chapitre sur chaque petite bébête, scorpion, araignée… et on vous dit quoi faire dans chaque cas de figure et donc je trouve que c’est plutôt bien fait.
Rencontre avec un death adder (vipère de la mort)
Santé voyage en famille
Vacances en famille en Australie
On a eu la chance voyager dans un pays qui est connu pour avoir ce genre de risque, l’Australie. En 2017, nous sommes allés dans le parc national du Karijini, sur la partie ouest australienne, un grand parc sauvage. Il y fait très chaud, en tout cas la période où on y était, 45 °C. On y voit des grands canyons, des piscines naturelles, des perroquets partout, c’est vraiment super beau comme endroit.
On avait pris les services d’un guide pour une excursion à la journée, parce que comme on était en camping-car, il y avait des endroits dans parc qui n’étaient pas accessibles. Il fallait un 4×4 obligatoirement. C’était un monsieur âgé d’une petite soixantaine d’années, très expérimenté et très sympa.
Il nous fait descendre dans les gorges, tu marches dans l’eau, tu te baignes, tu réescalade des petites zones rocheuses et puis tu replonges les petites cascades… C’était assez rigolo parce que dans cette gorge et dans cette piscine naturelle alors qu’on se baignait, on discutait avec deux autres touristes, je crois qu’elles étaient suisses.
On parle des serpents, parce qu’on est dans le parc national et que tu as des panneaux partout qui disent qu’il faut faire attention. Ces deux dames m’ont raconté que l’une d’elles avait été mordue par un cobra au Cambodge… Puis on repart, pieds nus. On marche un peu sur des pierres mais on a encore de l’eau jusqu’au genou, et là d’un seul coup le guide hurle et nous crie un truc et que je comprends pas tout de suite.
En fait il me dit « death adder ».
Un serpent mortel
C’est le nom d’un serpent mortel dans ce parc du Karijini. On le savait parce qu’on avait regardé avec les garçons les espèces et tout ce qui existait dans ce parc.
Le guide est livide.
Il me dit qu’il a été touché au talon et qu’il a vu le serpent partir devant lui dans l’eau. Je ne savais pas que ce serpent pouvait être terrestre et aquatique, et je sens que le le guide panique donc là on est mals. Il s’assoit sur la pierre, il regarde son talon et je regarde avec lui et finalement on ne retrouve pas de traces de morsure.
On se calme un peu, mais il ne veut pas prendre de risque et on va retourner vers une borne avec bouton d’urgence pour joindre un rangers. Il commence à me briefer en mode si jamais vous voyez que je commence à être pas bien, si je fais un malaise surtout vous appelez les rangers. On a réussi à grimper et finalement tout s’est bien passé.
En fait en montant, on a croisé un rangers qui descendait.
Le vrai rangers avec le short, les chaussures, les chaussettes jusqu’aux genoux, enfin mignon quoi !
Il a son épuisette pour aller chercher ce death adder puisqu’il y avait déjà d’autres touristes qui l’avait signalé. Il va aller choper le serpent avec sa pince à barbecue, le mettre dans son épuisette et ira le libérer dans une zone beaucoup moins fréquentée du parc, pour être sûr qu’il n’y ait pas d’accident.
On a fait toute la journée sans problème ensuite. C’était un monsieur d’un certain âge et avec une peau au niveau du talon bien épaisse, bien calleuse. Donc je pense que la bestiole l’a touché mais ne l’a pas mordu. Enfin j’en suis sûre même.
La mort subite du nourrisson
Santé voyage en famille
Ce chapitre a pour moi son importance car je suis pédiatre du SMUR, donc c’est un thème que j’ai forcément à cœur. Ce risque existe en voyage également !
Quand on voyage, on change de repères et donc on pense qu’on pourrait sans problème changer notre façon de dormir.
Il y a le côté vacances, le lâcher prise et puis parfois les conditions de voyage font que ce n’est pas toujours facile d’avoir un lit pour le bébé, donc on pourrait dormir avec lui. Plein de parents voyageurs ont fait ça et tant mieux si ça s’est très bien passé. Mais je rappelle que le cododo, c’est-à-dire le partage du lit avec son nourrisson, c’est un facteur de risque de mort subite du nourrisson. Les accidents de couchage existent et ce n’est pas parce qu’on est en voyage qu’il faut relâcher la vigilance vis-à-vis de ça.
Donc, si possible, il faut que l’enfant ne dorme pas dans le lit de ses parents.
Il faut qu’il ait son matelas à lui, un matelas ferme. On n’a pas trop la problématique des couvertures, quand on est dans les pays chauds. La gigoteuse est souvent pas nécessaire Et c’est sur le dos strictement.
Si on prend l’exemple du camping-car, c’est super tentant de dormir avec son bébé. Mais non. Perso j’avais emmené un lit parapluie un peu particulier qui tenait dans l’espace de vie au milieu du camping-car. C’est un petit déménagement tous les soirs, mais mais c’était pas mal et ça me sécurisait mieux de dormir comme ça. Et j’ai déjà eu, en tant que smuriste, des histoires dramatiques.
Les accidents de la route, 1ère cause de mortalité du voyageur
Santé voyage en famille
Là encore, et moi la première, ça m’est arrivée de voyager sans siège auto avec des petits, parce que je ne l’avais pas prévu ou je pensais que je pourrais avoir un un siège auto avec ma location de voiture.
Je me rappelle qu’à Mayotte, j’avais emmené mon siège auto. Ça fait du bagage en plus mais j’étais plus sereine de l’avoir. Il y en avait à Mayotte, mais on partait après à Madagascar et là j’étais moins sûre de mon coup.
On est parents, on est décideurs par rapport à ses enfants. Donc on peut prendre les risques, mais on le fait en connaissance de cause en se rappelant que la mortalité en voyage, elle est essentiellement liée aux accidents de la route. C’est important de l’avoir en tête et d’essayer de sécuriser leur transport.
Et on n’oublie pas les réhausseurs pour ceux qui sont un peu plus grands. Ça se cale facilement dans un gros sac de voyage, ou même de le garder à la main, car c’est important que les enfants soient à la bonne hauteur vis-à-vis de la ceinture de sécurité.
La trousse à pharmacie pour les voyages sous les tropiques
Santé voyage en famille
- crème solaire indice 50 ;
- l’azithromycine prescrite par son médecin traitant en cas de diarrhée infectieuse méchante ;
- contre le paludisme : une protection répulsive adaptée et une moustiquaire imprégnée si on va dans un pays impaludé. Il n’y a plus d’indication concernant les répulsifs pour les vêtements. Les études ont montré qu’il y avait quand même une toxicité et on ne recommande plus de faire ça.
Et à mettre aussi dans les valises
- des chaussures fermées ;
- siège auto ou réhausseur pour la voiture pour les petits.
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Retrouvez les autres indispensables de la trousse à pharmacie de voyage en famille
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On retrouve Marjorie d’AVI International qui répond à toutes vos questions sur l’assurance voyage !
Quel type de problème sont les plus fréquents en zone tropicale ?
Santé voyage en famille
L’intoxication alimentaire, tout ce qui est relatif à la déshydratation aussi et on a surtout beaucoup de morsures, de singes notamment. Et on a deux autres thématiques qui reviennent beaucoup, c’est toute la partie tétanos et dengue. Ce n’est pas très drôle, mais ça arrive. Et surtout, la dengue, il y en a quand même beaucoup en ce moment.
On veut sensibiliser sur cette thématique car on a eu récemment une femme, au Mexique, qui nous a envoyé un petit mot pour nous dire qu’elle avait déclaré la dengue et voulait savoir quoi faire. Nous avons pu très rapidement échanger avec elle, puisqu’elle a pris contact avec la partie plateau d’assistance, puis tout ce qui concerne la consultation, les examens réalisés et le laboratoire a été pris en charge. Pas d’avance de frais, et elle a eu tous les conseils pour poursuivre son voyage de manière sereine et le protocole médical à suivre dans ce cas-là.
En zone tropicale, c’est un peu différent. On n’est pas forcément sur ce qu’on appelle de la bobologie, mais on est plus sur des choses pas forcément agréables, parce que ce n’est pas forcément quelque chose qui s’arrête tout de suite. On va potentiellement l’avoir avec nous pour le reste du séjour. En tout cas, ça va être un peu plus impactant.
Voyez-vous beaucoup de familles qui partent en tour du monde ?
Santé voyage en famille
On a regardé les chiffres, et ça c’est véridique, pas plus tard que la semaine dernière sur les durées des longs voyages et ils ont augmenté. Et sur les longs séjours, c’est un indispensable de s’assurer parce qu’au-delà de 90 jours, on n’a plus aucune couverture qui est associée à quoi que ce soit, et notamment les cartes bancaires.
Quand on part en famille, il y a plein d’aléas qui peuvent arriver. C’est un indispensable parce que là, on rentre dans ce qu’on appelle le quotidien. Donc, il faut être couvert sur les pratiques sportives et les aventures qu’on veut vivre.
Souvent, on est chamboulé par les changements de température, de météo, je m’habille, je me déshabille… donc on tombe malade. Et puis, comme on joue les petits aventuriers, on a des chutes qui arrivent, petites ou grosses . On peut aussi avoir besoin d’accompagnement pour poursuivre son trajet sereinement, notamment quand on a des petites fractures, poignées, chevilles ou autres, qu’on a besoin parfois d’un peu de kiné, mais qu’on a aussi surtout envie de continuer son aventure.
On n’a pas envie que ça s’arrête donc c’est important d’avoir son assurance avec soi au long cours surtout.
En vrai, c’est un incontournable et ça fait vraiment partie de la check-list. J’ai mes billets, j’ai mon visa, je sais où je vais et j’ai forcément mon assurance qui m’accompagne.
Quels sont les sports qui sont pris en charge dans l’assurance voyage ?
Santé voyage en famille
C’est très différent d’une assurance à l’autre.
Les différences entre activités classiques et « à risque »
Chez AVI, dès lors qu’on parle de tour du monde, c’est inclus, parce que pour nous, c’est un incontournable d’une grande aventure de plusieurs mois. Puis on fait la différence entre les activités classiques comme le vélo… et les activités sportives à risque, comme le trekking, le surf, le jet ski, le quad, la plongée.
Pour tout ça, c’est hyper important d’être couvert et d’être bien couvert, parce qu’on peut très vite se blesser. Et surtout, bon nombre d’assurances ne le prennent pas en compte. Il y a aussi ce qu’on appelle nous la pratique d’engins à moteur sur deux ou trois roues. les scooters par exemple. Beaucoup de gens le font notamment en Asie.
C’est super pratique et tout le monde le fait. Sauf qu’il faut être assuré. Il faut s’assurer soi et le passager. Et ça fait partie de la prise en charge des sports à risque. Donc ça c’est hyper important.
Pourquoi le trekking est considéré comme une activité à risque ?
Il y a une grande différence entre une randonnée pédestre et un trekking. Je vous explique la différence parce que ce n’est pas du tout la même chose, en tout cas côté assurance
La randonnée pédestre, c’est une petite activité en plein air. On a un itinéraire qui est balisé ou non, on peut être seul ou en groupe et on est dans le cadre d’une moyenne montagne avec ou sans guide, seul ou en famille.
Le trekking, c’est vraiment une randonnée d’aventure. Elle va s’échelonner sur plusieurs jours. Elle va être ponctuée par des bivouacs et se fait avec ou sans guide. L’altitude est beaucoup plus importante ou en tout cas, elle peut l’être.
Aujourd’hui les gens ont tendance à mettre le mot trekking un peu trop vite sur une randonnée tranquille, ça fait mieux. Mais la petite subtilité dans l’assurance, c’est ça. Le trekking, c’est de l’aventure sur plusieurs jours !
Pour nous, le trekking est monté en puissance sur les dernières années. On a de plus en plus de gens qui le pratiquent seul ou en famille. Mais on n’est pas forcément tous des grands athlètes ou bien préparés donc on a pas mal de ruptures des ligaments croisés du genou, comme au ski.
Pour tous ceux à qui c’est arrivé malheureusement, c’est une sacrée aventure parce que, ça fait mal, mais aussi parce qu’on est obligé bien souvent d’avoir des phases d’immobilisation au départ, puis d’opérations, puis de consolidation derrière. Donc voilà, c’est très important. Et puis est-ce qu’il faut être rapatrié ou pas.
Le rapatriement sanitaire
Santé voyage en famille
Aujourd’hui, à titre individuel, on ne choisit pas d’être rapatrié ou non.
On appelle le plateau d’assistance, on échange avec les médecins et ce sont les médecins qui vont dire si c’est vraiment nécessaire. On vous rapatrie, parce qu’il est nécessaire que ce soit fait dans ce cadre-là, et on peut vous l’imposer, si je puis dire, parce qu’au local, il n’y a pas les compétences nécessaires pour que vous puissiez être pris en charge correctement. Par exemple, parfois, il y a une stabilité qu’il est nécessaire d’avoir.
On ne peut malheureusement pas transporter tout le monde et dans n’importe quelles conditions. Ce sont vraiment des rapatriements sanitaires avec des équipes médicales spécifiques. Quand on n’est pas stable, que l’organisme n’est pas stable, on ne peut pas faire de rapatriement. Mais ce qui est bien avec l’assurance, c’est que si jamais on est parti seul ou qu’on a besoin d’un membre de sa famille à ses côtés pour être rassuré, accompagné, l’assurance prend en charge le fait que quelqu’un soit à vos côtés sur cette période et puis que vous puissiez rentrer et être rapatriés ensemble.
C’est vraiment très important de se sentir accompagné dans ces moments-là.
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Pour finir
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À bientôt, pour un nouvel épisode.
D’ici là, prenez soin de vous, inspirez-vous et créez-vous de chouettes souvenirs en famille !
Stéphanie
Crédit music : Luk & Jo
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