Voyager en voilier avec des enfants : retour sur 11 mois autour de l’Atlantique

Hello, Hello,

Faire un voyage en famille, c’est déjà une aventure. Le faire en voilier pendant près d’un an, avec deux enfants de 2 ans et demi et 4 mois, c’est un autre rythme, une autre façon de voir le monde. Ombeline, Tugdual, Aymar et la petite Castille ont quitté la région parisienne pour vivre un tour de l’Atlantique Nord. Un projet imaginé bien avant l’arrivée des enfants et qui a pris forme au fil des mois, entre préparation, apprentissage du monde marin et envie de liberté.

Dans cet épisode, Ombeline revient sur leur expérience : comment le projet est né, comment ils ont géré la sécurité à bord, comment ils ont organisé leur itinéraire et ce que le voyage en bateau leur a apporté.

Si vous cherchez une idée de voyage en famille différente, ou que la voile vous attire un peu sans savoir par où commencer, leur récit devrait vous donner des pistes très concrètes.

 

Un rêve ancien devenu voyage en famille

Le voyage en voilier n’était pas une évidence pour Ombeline. Elle a grandi à la montagne, loin du monde marin, et n’était pas vraiment à l’aise avec l’eau. Mais Tugdual, lui, avait une histoire forte avec la voile. Enfant, il avait navigué deux ans autour de l’Amérique du Sud avec ses parents et ses frères et sœurs. Une expérience marquante qu’il rêvait de transmettre à sa propre famille.

Quand ils se rencontrent, il lui parle rapidement de ce projet. Ombeline hésite, puis se dit qu’il y a peut-être là un défi à relever et une manière différente de voyager. L’idée prend racine, doucement, jusqu’au jour où elle dit oui. Le départ n’est pas immédiat : ils prennent entre un an et demi et deux ans pour préparer leur bateau, se former et accueillir leur deuxième enfant. Castille n’était pas encore née quand ils ont décidé de partir, mais elle a pris sa place naturellement dans cette aventure.

 

Pourquoi partir avec des enfants en bas âge ?

C’est la question qui revenait le plus souvent.

Pourtant, Ombeline explique que l’âge de Castille — 4 mois — s’est révélé presque simple : elle ne marchait pas, bougeait peu, dormait beaucoup. Aymar, lui, avait 2 ans et demi et un tempérament calme. Deux profils qui ont facilité la vie à bord.

Elle découvre au fil du voyage que les enfants s’adaptent bien plus vite que les adultes. Là où elle imaginait de la peur ou du refus, elle a vu de la curiosité et du jeu.

 

Préparer un voyage en voilier en famille : sécurité et organisation

Partir plusieurs mois en bateau demande une préparation minutieuse. Le voilier devient une maison, mais une maison qui bouge, qui gîte, qui impose un rythme différent. Avec deux enfants en bas âge, la sécurité devient un fil conducteur.

 

Adapter le bateau au quotidien avec des enfants

Pour vivre sereinement, ils ont installé :

• des gilets de sauvetage adaptés à chaque enfant,
• des toiles anti-roulis pour éviter les chutes pendant le sommeil,
• un espace de jeu sécurisé dans le cockpit et dans leur cabine,
• des règles très simples que les enfants ont vite comprises : ne pas aller sur le pont en navigation, rester dans la cabine ou le
• cockpit selon les moments.

Ombeline raconte qu’au début, elle avait du mal à imaginer que des enfants si jeunes comprendraient un cadre aussi particulier. La réalité l’a complètement détrompée.

 

Gérer le quotidien dans un espace mouvant

Cuisiner en mer demande plus d’attention qu’à terre. Rien n’est vraiment stable, et il suffit d’un coup de roulis pour renverser une casserole. Les enfants ne se trouvaient jamais dans la cuisine quand Ombeline préparait les repas, ce qui limitait les risques.

Pour dormir, les toiles anti-roulis étaient indispensables. Sur un voilier, on gîte souvent, et éviter les chutes devient une habitude. Ombeline dit avoir vécu dans une forme d’hyper vigilance, sans que cela empêche de profiter. C’est un rythme plus attentif, mais qui finit par devenir naturel.

 

Un itinéraire de 11 mois au rythme du vent

Leur voyage suit une grande boucle classique du tour de l’Atlantique Nord. Ils partent de Bretagne en août, passent quelques jours pour s’acclimater au bateau, puis commencent la descente vers le sud.

 

Les grandes étapes de leur voyage

• Espagne : premières escales le long de la côte atlantique, premières routines.
• Portugal : Porto, Lisbonne, un mélange de musées, de balades et de vie locale.
• Madère : nature dense et randonnées.
• Canaries : La Graciosa, Grande Canaria, Ténérife, La Gomera.
• Cap-Vert : leur dernière halte avant la grande traversée, avec une atmosphère très africaine et des villages où l’essentiel reprend toute sa place.
• Traversée de l’Atlantique : 17 jours en mer, la plus longue étape.
• Antilles : des Grenadines à Saint-Martin, puis Guadeloupe.
• Açores : plusieurs îles avant le retour en France.

Dans chaque escale, ils alternaient visites, randonnées, plages, culture et rencontres. Ombeline tenait à ce que le voyage ne soit pas “seulement bateau”, mais un véritable itinéraire de voyage en famille, ouvert sur le monde.

 

Un rythme souple et adapté aux enfants

Même si chaque étape était préparée, ils laissaient de la place à la météo, aux envies du moment et aux recommandations d’autres familles rencontrées en route. Ombeline estime qu’ils ont passé 20 % du temps en navigation et 80 % à terre, un équilibre qui a rendu le voyage riche et varié.

 

Vivre ensemble sur un voilier : organisation et adaptation

La vie à quatre sur un voilier implique une organisation claire. Chacun trouve sa place.

 

Des rôles définis pour naviguer sereinement

• Tugdual : capitaine, responsable des manœuvres, vérifications techniques, réparations.
• Ombeline : intendance, repas, santé des enfants, soutien lors des manœuvres, quarts de nuit

Cette répartition les aidait à affronter les situations stressantes en sachant exactement quoi faire.

 

Les enfants : les plus rapides à s’adapter

C’est l’un des sujets qui revient le plus dans le récit d’Ombeline. Les enfants ont été les premiers à comprendre leur nouvelle vie. Aymar transformait la gîte en toboggan. Castille observait, dormait ou jouait dans son transat. Pour eux, le bateau est devenu une maison différente, mais une maison quand même.

 

Ce que ce voyage leur a apporté

Au fil des escales, des rencontres et des défis quotidiens, ce voyage en famille a pris une dimension que tous n’avaient pas anticipée.

 

Une richesse culturelle immense

Chaque pays leur offrait une ambiance différente : les musées du Portugal, les paysages volcaniques des Canaries, les villages du Cap-Vert, les randonnées en Guadeloupe. Ombeline garde l’impression d’avoir vécu plusieurs voyages en un seul.

 

Une nouvelle façon de vivre en famille

Le bateau impose de ralentir, d’observer la météo, de s’organiser en fonction du vent. C’est un rythme plus simple, qui laisse plus de place au temps ensemble.

Leur itinéraire autour de l’Atlantique montre qu’un voyage en famille peut prendre mille formes, et que même avec de très jeunes enfants, d’autres chemins sont possibles. Il suffit parfois d’oser une idée qui semblait trop grande au début, puis de la construire pas à pas. Cette parenthèse a renforcé leurs liens et ancré une envie durable : continuer de voyager.

 

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À bientôt, pour un nouvel épisode.

D’ici là, prenez soin de vous, inspirez-vous et créez-vous de chouettes souvenirs en famille !

Stéphanie
Crédit music : Luk & Jo  / Montage : Alice Krief