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Camille – Galère ton Voyage, spécial bobos de voyage – traumatismes et plaies

14 juin 2024
Conseils santé voyage

Hello, Hello,

Aujourd’hui je vous propose le 2e épisode de la mini-série « Galère ton Voyage spécial bobos ».

Si vous n’avez pas écouté la première partie sur les bobos classiques comme la fièvre, les diarrhées & vomissements ou encore les saignements de nez, mettez sur pause et on se retrouve ici juste après !

On retrouve donc Camille, maman neuropédiatre et pédiatre urgentiste qui va nous donner tous ses conseils concernant le soin des plaies, les traumatismes crâniens bénins, dont la seule évocation fait flipper, et on continuera de remplir notre trousse à pharmacie de voyage.

On retrouvera également une autre maman globetrotteuse, Marjorie d’AVI International, qui nous expliquera notamment les différences entre ce que prend en charge une assurance voyage et sa carte bancaire.

Allez, c’est parti pour le 2e épisode, les traumatismes qui s’invitent aussi en voyage !

 

Camille, maman, pédiatre et globe-trotteuse
Conseils santé voyage 

Retrouvez la présentation de Camille dans le premier épisode sur les bobos classiques.

 

Les traumatismes qui s’invitent aussi en voyage

J’aimerais vous donner quelques notions de base pour savoir gérer les traumatismes banaux qui vont survenir chez les enfants aussi bien à la maison qu’en voyage. Sauf que le contexte de voyage, c’est parfois vécu de façon un peu plus stressante. On n’a pas ses repères, on n’a pas l’appel au secours aussi facile que ce qu’on fait en France et donc on a besoin de quelques bases pour savoir raisonner sur comment comment faire.

 

Les traumatismes des membres
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Ce sont les traumatismes du bras, de la jambe. On se demande si c’est cassé ou foulé, si on doit aller faire une radio…

 

Faire appel à son bon sens !

Vous vous doutez bien qu’en France, encore une fois, notre culture de l’immédiateté fait que les gens déboulent aux urgences dès qu’il y a un petit bobo sur un bras ou une jambe et qu’ils veulent savoir tout de suite si c’est cassé. Alors on essaye d’éduquer les populations sur le fait qu’on ne doit pas tout à tout le monde et qu’on peut attendre un petit peu !

Mais en voyage, vous êtes contraint à ça. Vous ne pouvez pas avoir cette réponse immédiate de la même façon, donc vous devez faire appel à votre bon sens pour savoir s’il faut faire une radio ou pas.

Donc grosso modo, tant que l’enfant bouge le membre en question, même s’il ne s’appuie pas directement dessus, tant que ce n’est pas déformé à l’évidence (quand il y a une fracture déplacée, vous allez avoir une déformation assez effrayante à regarder, mais là vous n’avez pas de doute).

Si ce n’est pas déformé, si ce n’est pas énormément gonflé, même si l’enfant a mal, je pense qu’on a le droit de se dire je lui donne paracétamol, je le mets au repos quelque heures et j’attends de voir comment ça va évoluer.

Ça c’est intéressant, parce qu’en voyage parfois c’est le temps de refaire un peu de route pour arriver à un autre endroit où on sera plus près d’une structure de soins. Tant que vous n’avez pas ces signes, c’est qu’il n’y a pas de suspicion de fracture immédiate. Ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas une quand même, il y a parfois des fractures plus difficiles à détecter et où la radio finira par être nécessaire, mais en gros on ira à la radio que si au bout de 12 à 24 heures l’enfant est toujours vraiment douloureux, ne peut pas du tout utiliser le membre en question et que vous voyez éventuellement un oedème, un gonflement, un bleu, quelque chose d’évident qui apparaît secondairement. À ce moment-là peut-être ce serait intéressant d’aller consulter et de voir si on fait la radio.

Il y a plein de situations où on aurait envie de faire une radio tout de suite mais si on se donne juste du temps, on se rend compte que les choses vont rentrer naturellement dans l’ordre, que c’était une banale contusion et qu’il n’y a pas besoin d’aller plus loin.

 

Que fait-on si le membre est déformé ?

D’abord on donne un paracétamol, comme du Doliprane, à l’enfant parce qu’on soulage la douleur et on essaye d’immobiliser le membre en question. Si c’est un membre supérieur, c’est-à-dire un poignet, un bras, un coude, on va essayer de l’immobiliser avec une écharpe artisanale. Si c’est une jambe, ça va être beaucoup compliqué, donc vous portez l’enfant et vous l’installez de façon à peu près confortable pour avoir à toucher le membre le moins possible.

Et vous essayez de voir un médecin, qui lui saura comment avoir accès à d’autres examens en fonction de là où vous êtes.

 

Les traumatismes crâniens bénins
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Alors ce mot crânien fait toujours peur, ça évoque des choses graves alors que c’est juste un mot pour dire « coup sur la tête ».

La plupart du temps, c’est bénin.

Mais même si c’est bénin sur le coup, il y a parfois un potentiel d’aggravation secondaire dans les 48 heures. Et donc il y a des consignes de surveillance à savoir s’auto appliquer.

 

Qu’est-ce qui nécessiterait d’aller dans un centre hospitalier ?

Un enfant de moins de deux ans qui tombe de plus de 90 centimètres de haut, qui est une hauteur qu’on appelle significative pour son âge et qui est statistiquement plus à risque de créer des lésions crâniennes (donc de l’os) et éventuellement des saignements derrière l’os (donc au niveau cérébral).

Même si l’enfant a l’air d’aller bien, en fonction de là où vous êtes, si vous êtes en France, c’est vrai qu’on va vous dire il faut consulter, il faut une surveillance en milieu hospitalier pendant quelques heures. Si vous êtes dans un endroit où vous ne pouvez pas consulter du tout et que l’enfant vous semble aller bien, on va vous demander d’appliquer strictement des consignes de surveillance là où vous êtes : ne plus bouger, se mettre au calme et surveiller l’enfant.

Pour les moins de 3, 4 mois, typiquement les chutes de table à langer, normalement c’est vraiment impérativement une hospitalisation de quelques heures en surveillance. En France on fait facilement une imagerie cérébrale dans ces situations-là, parce que les tout petits c’est toujours la tête qui cogne en premier, parce qu’ils n’ont pas la réaction parachute : ils ne savent pas protéger et mettre les mains en premier et comme la tête c’est ce qui a plus lourd dans leur organisme à cet âge-là, ça cogne toujours assez fort.

Grosso modo ceux qui peuvent rester tranquille auprès de vous avec une surveillance simple, ce sont des enfants qui n’ont pas perdu connaissance. Il y a plein d’enfants qui font des petits malaises après un coup sur la tête, sans que ce soit pour nous une perte de connaissance significative au plan inquiétude neurologique. Un enfant qui a mal peut perdre connaissance, c’est ce qu’on appelle un petit malaise vagal.

Il y a aussi ceux qui font le spasme du sanglot : c’est un enfant qui, sur une douleur, une contrariété, une émotion, va se mettre à pleurer ou à commencer à pleurer. Il va bloquer la respiration et parfois il va perdre connaissance sur ce phénomène-là et ça n’a rien de neurologique. C’est presque psychologique en fait, mais ça existe vraiment et ce n’est pas grave du tout. C’est juste lié au fait de pleurer, d’avoir eu mal, d’être stressé.

Le malaise vagal c’est autre chose, c’est l’enfant qui est tombé, qui a été tellement surpris ou qui a eu tellement mal, qu’il est devenu tout blanc et qui a fait une petite perte de connaissances, mais c’est bref, et les enfants reviennent vite à la norme. Ça ce n’est pas directement pour nous un signe neurologique.

 

Quand peut-on considérer que c’est une vraie perte de connaissance ?

Celle qui a duré plus de 30 secondes à 1 minute avec un enfant qui immédiatement après ne vous semble pas du tout normal.

Ça a l’évidence, il faut consulter en urgence.

La bosse n’est pas un signe inquiétant tant que la bosse est dure à la palpation; Quand on touche si c’est dur ou mou, mais comme du beurre qu’on qui sort du frigo, ce genre de consistance, ce n’est pas grave, ça veut juste dire qu’il y a un saignement sous la peau entre l’os et la peau. Ce qui va nous inquiéter plus, c’est quand la bosse est vraiment molle quand on la touche, comme s’il y avait de l’eau en dessous de la peau. Là, ça veut dire qu’il y a du sang en-dessous de la peau, mais souvent c’est un saignement lié à une fracture.

On appelle ça l’hématome fluctuant.

Là oui, il faut une consultation urgente et en général il y a une imagerie cérébrale qui est faite pour chercher la fracture.

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Pour écouter l’épisode précédent : les bobos classiques

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Donc, si votre enfant a une bosse, ça veut dire qu’il s’est cogné la tête et il va falloir surveiller des choses. Mais on peut rester à la maison. S’il a un comportement normal une fois passés les pleurs – il y en a qui vont pleurer 30 minutes à gros sanglots parce qu’ils se sont fait mal -, si la bosse est de consistance normale, donc dure ou moyen dure, pas toute molle, et qu’il récupère un comportement normal, on ne va pas s’inquiéter !

 

Les vomissements

Souvent les gens sont inquiets des vomissements. C’est vrai que ça c’est une chose qu’on va vous demander de surveiller, mais pareil, c’est assez banal qu’un enfant vomisse dans la première demi-heure suite à un coup sur la tête, sans que ça nous inquiète.

Ce qui va nous inquiéter, c’est plutôt des vomissements différés. Un enfant qui n’avait pas vomi, qui va se mettre à vomir une heure, deux heures, trois heures après et notamment s’il vomit plusieurs fois, là il faut consulter également.

Donc finalement ça va être simple puisque vous allez surveiller pendant 48 heures. S’il y a quelque chose qui vous semble vraiment très différent – beaucoup sommeil, beaucoup de somnolence, un enfant qui semble vraiment très très fatigué – là il vaut mieux consulter.

Pour le comportement, les vomissements répétés, on va vous demander de surveiller le sommeil. Parce que pendant le temps de sommeil, c’est du temps où vous ne pouvez pas évaluer le comportement de l’enfant. Et donc vous ne pouvez plus faire la différence entre ce qui est du sommeil et ce qui serait un trouble de la conscience qui se serait installé au cours du sommeil.

 

Surveiller le sommeil

On va vous demander de les réveiller à peu près 2/3 fois par nuit. Ce n’est pas très sympa, mais c’est la seule façon d’être sûr que votre enfant est conscient. Et un enfant conscient, c’est un enfant qui dort mais qui est réveillable dans son sommeil.

On ne va pas vous demander de lui faire faire le tour de la chambre d’hôtel, mais il faut qu’il ait le comportement d’un enfant qui n’a pas envie qu’on le réveille. Il va vous rejeter, il va demander le doudou, la tétine… On l’assoit, on vérifie qu’il a l’air d’être vraiment comme un enfant qu’on est en train de réveiller en plein sommeil, mais qu’il n’y a pas d’autres signes d’alerte, on le fait se rendormir et on continue comme ça. Et voilà et si tout se passe bien sur 2 jours, même s’il y a eu un gros coup sur la tête, il y aura eu plus de peur que de mal et on ne va pas s’inquiéter de façon supplémentaire.

On va être clair, c’est vraiment exceptionnel qu’il y ait une aggravation secondaire pendant le sommeil alors que la journée a été normale.

Je suis assez convaincue qu’il y a probablement eu des signes précurseurs qu’on n’a pas vu et qui se sont aggravés. Mais quand on fait de l’éducation aux familles sur la surveillance, on est obligés de leur dire que le sommeil, ça peut être 12 heures où vous n’êtes plus du tout en capacité de savoir si la conscience de votre enfant est normale. Et le seul moyen de le vérifier, c’est d’aller le réveiller une fois de temps en temps. Même si l’enfant s’endort d’un seul coup après le traumatisme après avoir pleuré un quart d’heure à gorge déployée. Il faut le réveiller et s’il est réveillable, c’est qu’il a juste besoin de dormir. Il faut le surveiller et en général au bout d’une heure, il va répéter la forme.

 

Suturer ou non les plaies
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Un grand classique de la vie de tous les jours. Les parents se demandent s’il faut aller dans un centre de soins pour faire une suture.

La vraie nécessité de suturer, elle est plutôt liée à l’hémorragie, donc si le saignement ne s’arrête pas avec la compression avec un linge propre pendant au moins 5 minutes. On a parlé de la compression pour les saignements de nez dans l’épisode précédent sur les bobos habituels. C’est toujours les mêmes règles, au moins 5 minutes de compression vraiment ferme. Si tu vois qu’à chaque fois que tu lèves la compression le saignement repart, c’est que probablement on va avoir besoin des points pour rapprocher les berges de la plaie et arrêter cette hémorragie.

Si votre plaie, même un petit peu impressionnante, ne saigne plus et que vous êtes dans un endroit sans accès à un centre de soins facilement, sincèrement je pense qu’il n’est pas absolument nécessaire de refermer la plaie. Il faut bien la laver, à l’eau et au savon, on désinfecte, on couvre avec un pansement.

En France, on suture beaucoup par soucis esthétiques, notamment sur toutes les plaies du visage et tout ça chez les enfants. Parfois, on pourrait se dire qu’un strip est suffisant mais on préfère mettre un petit point parce que, dans notre société qui a l’habitude du soin de qualité, on va se dire que ce sera plus esthétique si je mets deux points plutôt que si je mets des strips. Bon en voyage, cette notion d’esthétique, elle est secondaire évidemment.

Donc partez avec des strips et rapprocher les berges de plaies avec, ce sera toujours mieux que de la laisser béante. Mais sincèrement si elles ne saignent plus et qu’elle est dans un endroit où elle ne risque pas de se réouvrir plus, on n’est pas obligé d’aller faire suturer. Il y a des endroits où ça bouge beaucoup, le menton près de la bouche par exemple, c’est un peu gênant parce que ça ça risque de s’ouvrir plus.

Il faut juste faire attention à ce qu’elles ne s’infectent pas secondairement. Et là pour le coup en voyage tropical, il y a un risque à cause de la combinaison entre le degré d’humidité combiné aux températures. Il faut être très très attentif à la cicatrisation et vérifier qu’il n’y ait pas de rougeurs ou de pus qui s’installe secondairement et qui nécessiterait de prendre des antibiotiques.

 

Nettoyer correctement une plaie

L’eau et le savon, c’est vraiment la base pour nettoyer les plaies. Alors nous, on a des savons spéciaux à l’hôpital, mais on commence par ça en général. On nettoie vraiment avec des compresses et de l’eau. Alors c’est vrai que nous, on ne prend pas l’eau du robinet, on va prendre de l’eau stérile, du savon, mais l’eau et le savon, c’est vraiment la base du nettoyage de toute plaie.

Si vous n’avez pas accès à l’eau là où vous êtes, bien sûr il y a aussi ce flacon d’antiseptiques en spray et vous allez faire avec ça. Mais ayez les compresses aussi pour pouvoir nettoyer, enlever les corps étrangers, surtout s’il y a des petits gravillons, des petits cailloux, des choses comme ça, il faut y aller avec la compresse mouillée par l’antiseptique et enlever tous ces petits corps étrangers qui seront source d’infection si on ne les enlève pas. Donc c’est bien aussi d’avoir une pince épiler par exemple.

 

La trousse à pharmacie pour les traumatismes
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Ce qui est indispensable

  • des bandes, des compresses en grosse quantité, ça sert toujours, des stériles pour nettoyer vos plaies et des non stériles pour le nettoyage basique
  • des strips, pour toutes les petites plaies où on va rapprocher les berges. Demandez à votre pharmacien comment ça se met, parce que tout le monde ne sait pas le faire. Ce n’est pas très compliqué
  • une crème de type Biafine : on parlera des brûlures la semaine prochaine, mais c’est bien pour tout ce qui est brûlure bénigne, cad juste des rougeurs simples sans décollement de la peau, pour pouvoir couvrir les brûlures et la soulager, mais là encore ce sera le paracétamol qui va le mieux soulager la douleur liée à la brûlure. Après la cicatrisation se fera toute seule.
  • du sérum physiologique : pour laver les yeux dès que vous avez un corps étranger dans l’oeil, comme du sable quand on va dans les déserts.

Ce qui n’est pas indispensable

  • tout ce qui est crème genre hemoclar pour diminuer les bosses et les bleus, ça n’a pas d’intérêt. La bosse va disparaître naturellement et la guérison va se faire sans mettre ces produits là-dessus. En tout cas si vous voulez limiter les volumes de votre trousse à pharmacie, ne prenez pas ça.

Les gens qui sont plus aguerris aux soins, comme les soignants et infirmiers, vont prendre plus de choses. Quand je pars en voyage je prends de quoi faire de suture, parce que je sais l’utiliser et que ça peut valoir la peine pour aider quelqu’un. Mais je crois que la majorité des gens n’ont pas du tout besoin de prendre ça et se débrouilleront autrement.

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Retrouvez les autres indispensables de la trousse à pharmacie de voyage en famille

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GPTrop, un site à consulter avant de partir en voyage
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Il y a un site super, qui a été fait par le groupe de pédiatrie tropicale, une branche de la société française de pédiatrie. Ce sont des pédiatres spécialisés en médecine du voyage qui ont mis à disposition des ordonnances préremplies pour les médecins qui feraient de la consultation pour les familles avant de partir en voyage.

Il y a tous les domaines du voyage qui sont abordés. Pour l’instant on a parlé plutôt des problématiques qui surviennent aussi bien en France qu’en voyage, mais quand on parlera des problématiques spécifiques liées au voyage, c’est un site sur lequel vous pouvez largement retourner, vous appuyer, qui est très bien fait et il y a cette fameuse liste du Patrose de voyage.

pour consulter ce site : gpt.sfpediatrie.com/accueil-gptrop

Encore une fois, ne faites pas de l’automédication complètement non plus. Le but, c’est d’être informé pour savoir vers qui me tourner.

 

Anecdote de maman pédiatre globetrotteuse
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Consignes de surveillance suite à une chute à Chicago

La petite fille de 2 ans de mes copains à Chicago était tombée d’un tabouret. C’était assez haut, genre tabouret de bar, et ils étaient très inquiets parce qu’elle avait une belle bosse et qu’elle avait été un tout petit peu sonnée au démarrage. Ils étaient embêtés d’hésiter avant d’aller consulter dans une clinique américaine parce que ça coûte très cher.

Je leur ao donné les consignes de surveillance classiques du traumatisme crânien et ils avaient pu tout à fait gérer la situation sans avoir besoin d’aller en clinique. Ça s’est très bien passé.

 

Réduire une luxation d’épaule à Madagascar

On était hébergés par un couple franco-malgache dans un endroit complètement perdu, mais vraiment très très très perdu. Il n’y avait pas de système de soins accessibles et la nounou du petit s’est luxée l’épaule devant moi. Par chance, j’ai réussi à lui remettre, ce qui n’était pas forcément gagné. Mais voilà, un petit coup d’anti-inflammatoire et de paracétamol et c’était terminé.

Je me suis dit, c’est fou, quand tu voyages, tu réalises à quel point tes repères vont complètement changer. Tu vas tolérer des choses que tu ne tolérerais pas en France. Quelqu’un qui se luxe l’épaule va, la plupart du temps, dans un service d’urgence. Ben là non, j’ai réduit sa luxation puis elle a continué sa vie. Elle n’a pas exprimé la douleur du tout, elle gardait ça en elle, très très loin. Elle savait que j’allais essayer quelque chose et s’est complètement laissée faire. Dans ces pays où ils ont peu accès aux soins, les gens prennent énormément sur eux. Il y a il y a une autre mortalité bien sûr, d’autres problématiques, mais je suis assez admirative.

Quand je voyage je suis surprise de voir à quel point les gens gèrent beaucoup de choses tout seuls par nécessité, et ça te donne pas mal d’humilité quand tu reviens en France où il y a pas mal de la surconsommation du soin. On a quand même une médecine de luxe, on t’envoie un SMUR pour faire du soulagement de douleur par exemple. C »est très bien mais c’est vrai que dès que tu voyages tu te demandes si c’est indispensable d’envoyer des SMUR pour ça. Parfois ça pose des questions un peu philosophiques : est-ce qu’on ne ferait pas mieux de garder nos systèmes de soins pour les choses vraiment vitales ? On a voulu offrir ça à la population à un moment donné, mais il faut l’assumer et c’est parfois plus difficile avec les moyens qu’on a et qui sont pas toujours corrélés à la demande de la population.

 

AVI International, courtier en assurance
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Quelles sont les différences entre une assurance voyage et la couverture d’une carte bancaire ?

C’est la question qui revient beaucoup chez nos assurés et c’est un grand classique !

La grande différence, c’est d’une part la prise en charge.

Une carte bancaire inclut ce qu’on appelle des garanties « basiques ». Elle peut avoir uniquement de l’assistance, mais pas du tout de l’assurance. Et l’assurance, ce sont les prises en charge des frais médicaux, de l’hospitalisation en tant que telle, mais pas que. Parce qu’aujourd’hui, l’assurance voyage, elle vous assure de manière bien plus large. Elle prend aussi en charge la partie des bagages, ce qu’on appelle la pratique de sport à risque, ce qui n’est pas le cas avec une carte bancaire classique.

Les sports à risque ne sont pas des sports extrêmes, c’est vraiment du classique : un peu de surf, de plongée, du trekking, ce qui est très pratiqué aujourd’hui par les voyageurs. Et on a aussi un point clé, ce sont les plafonds de remboursement. Parce que parfois, on peut dire, c’est bon, on m’a dit que j’étais couvert. Mais quel est le montant de prise en charge, notamment des frais médicaux ? Parce que quand on part aux USA, au Canada, Japon ou Australie, les frais grimpent très très vite.

Et il y a aussi un autre point qui est essentiel, c’est la durée de couverture. Parce que quand on part sur une longue durée, à savoir plus de 90 jours, les garanties s’arrêtent au niveau de la carte bancaire, ce qui veut dire qu’il n’y a plus de couverture.

C’est un vrai sujet surtout pour tous ceux qui partent en grand road trip, au-delà de 90 jours attention vous n’êtes plus du tout couvert !

Le fait de penser que la CB suffit est très récurrent dans les échanges qu’on a avec les personnes qui nous appellent, justement pour avoir l’info. C’est là où on va dans le détail et qu’on indique vraiment les éléments qui sont à aller voir :

  • le détail des garanties
  • les montants qui sont associés
  • la manière dont on va voyager.

C’est là où le courtier prend tout son sens, parce qu’on est là pour apporter du conseil, d’échanger avec vous sur vos besoins : où est-ce que vous allez, combien de temps, avec qui et vous ferez quoi là-bas…

Et avec l’ensemble des éléments dont on dispose, on peut vraiment vous accompagner et vous dire que oui, il y a un vrai intérêt et c’est nécessaire pour telle et telle raison, ou pas. Parfois, on conseille aussi de prendre une assurance juste en complément, parce qu’il y a tel et tel item et qu’il y aura peut-être une première prise en charge avec la carte, mais elle ne sera pas suffisante et nous on interviendra en second plan. Là, il y a vraiment un intérêt qui n’est pas du tout négligeable aujourd’hui, même pour des petits frais médicaux qui s’avèrent assez importants à l’étranger.

 

Pourquoi la sécurité sociale et la mutuelle ne suffisent pas ?

D’une part parce qu’aujourd’hui les montants qui sont pris en charge par les mutuelles et la sécu sont fixés sur une base de référence qui elle est française et qui ne reflète pas du tout les montants qui sont facturés à l’étranger. D’autre part, les démarches qu’on va devoir faire vont être très longues et fastidieuses. Parce que quand on a aujourd’hui des factures en anglais, en espagnol ou en chinois mandarin, c’est très compliqué.

Et en plus, après c’est la grosse déception. Parce que quand on a une facture de 1 000 euros à se faire prendre en charge pour des frais médicaux et qu’au final, on est remboursé à hauteur de 30, 60 ou 100 euros, après 6 mois d’attente… Donc c’est un vrai sujet.

Et ce qui est hyper important aussi à avoir en tête, c’est que la mutuelle et la sécurité sociale ne prennent pas du tout en charge ni les bagages, ni un retour anticipé, ni une annulation ou une interruption de séjour. Elle prend uniquement la partie médicale et les frais médicaux.

 

Peut-on souscrire une assurance pendant le voyage ?

On a toujours la possibilité de le faire, mais dès lors qu’on n’est pas parti depuis plus de 24 mois. Au-delà de 24 mois, on est considéré comme expatrié.

Mais pour tous les autres cas, oui, on peut.

Il y a un point qui est très important à avoir en tête, c’est qu’il y a un délai de carence de 15 jours durant lesquels, si vous faites une demande de prise en charge pour ce qu’on appelle de la bobologie, ce ne sera pas pris en charge. Par contre, là où c’est essentiel, c’est que tout ce qui est vraiment un aléa important, un accident, un imprévu soudain, ça, c’est bien entendu pris en charge et de manière immédiate.

 

Annuler mon voyage pour une raison de santé

Alors déjà premier point, il faut avoir souscrit l’assurance annulation dans les 48 heures qui suivent un achat ou une réservation.

Après, il faut prévenir le plateau, faire sa demande.

Et ensuite, ce qui est pris en charge quand on annule son voyage, c’est

  • le transport qu’on va utiliser,
  • les réservations liées à l’hébergement
  • les prestations qui sont assurées (comme un cours de surf…).

Donc, ce qui aurait été mis dans le package de son voyage quand on passe notamment par un organisateur de voyage ou un professionnel du tourisme.

Dès lors que ce sont des professionnels du tourisme et que la réservation a été faite avant, oui. Et ce qui est important aussi à avoir en tête, c’est que, quand on organise son voyage, on fait d’abord la réservation de son vol pour être tranquille et pour payer moins cher. Et puis après, on va prendre son hôtel et on va réserver ses activités.

Ce qui est très important à faire, c’est de mettre à jour le montant que l’on assure.

Parce que quand on prend une assurance annulation, ce qu’on assure, c’est un montant. Donc si au départ, voilà mes billets d’avion coûtent 500 euros, mais qu’après j’ajoute mon hôtel et puis les prestations, finalement, c’est peut-être 1 000 euros ou 1 500 cents euros qu’il faut assurer.

Dans ce cas-là, c’est très important d’échanger avec son assurance voyage pour mettre à jour ses montants de prise en charge et assurer réellement la totalité des frais qu’on a engagés. Parce que si on ne le fait pas, on sera remboursé à hauteur de ces 500 euros et pas plus. Il faut bien mettre en bien mettre à jour en tout cas au fur et à mesure de ses achats.

 

Anecdote d’assuré

Un classique pour ceux qui partent en famille notamment.

Nos petits chérubins vont toujours très bien mais parfois il y a un petit couac. Et ce qui arrive très fréquemment parce que c’est courant, mais ça prévient pas, c’est l’appendicite.

C’est arrivé à un de nos jeunes assurés très récemment, un petit garçon de 7 ans qui avait des douleurs au ventre. Les parents décident d’aller voir le médecin. Il y a des examens qui sont faits, une prise de sang, une échographie. Puis le verdict tombe, c’est une appendicite ! Intervention chirurgicale, petite hospitalisation… Ce n’est pas grand-chose une appendicite mais quand la facture arrive et qu’on en a pour 25 000 dollars aux USA, on n’est pas prêt.

C’est là que l’assurance voyage prend tout son sens :

  • on appelle le plateau d’assistance disponible 24 h/24, 7 jours/7 pour expliquer la situation
  • on peut mettre en relation les médecins,
  • et s’assurer d’une prise en charge immédiate donc on va dépenser 0 euro. Toutes les factures des services dans lesquels va passer notre enfant vont être en lien directement avec le plateau d’assistance et on n’aura pas de frais à engager. Parce qu’on ne s’attend absolument pas à avoir des frais aussi importants quand on se fait opérer d’une appendicite.

Le petit plus aussi important : quand on est à l’étranger, on ne parle pas forcément la langue de manière très fluide. Or les personnes en charge de l’assistance ont cette compétence. Ils sont un vrai relais pour être rassurés, pouvoir comprendre ce qui est dit, les résultats d’examen,

En cas de doute, on peut les solliciter tout le temps ! Pas besoin de s’inquiéter du décalage horaire, il y aura toujours quelqu’un au bout du fil.

Ce qu’on n’aura pas avec la sécu, la mutuelle ou autre !

 

Pour en savoir plus sur AVI International

 

Et retrouver Camille

 

Pour finir

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À bientôt, pour un nouvel épisode.

D’ici là, prenez soin de vous, inspirez-vous et créez-vous de chouettes souvenirs en famille !

 

Stéphanie

Crédit music : Luk & Jo 

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