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Juliette – Le Pacifique en famille au coeur d’un tour du monde

21 juillet 2023
Fidji en famille

Hello, Hello,

On retrouve Juliette que nous avions laissée aux Marquises à bord de Kumbaya dans l’épisode 84. Si vous ne l’avez pas écouté, mettez sur pause et reprenez du début pour vous mettre dans l’ambiance.

Juliette, Hubert et leurs 4 enfants sont donc en plein tour du monde en bateau. Ils arrivent aux Gambier, un archipel polynésien méconnu. C’est là que Juliette reprend le récit de leur périple. Elle nous racontera ensuite leurs aventures dans les autres archipels puis dans celui des Fidji et enfin Wallis, dernières escales avant de mettre le cap sur la Nouvelle-Zélande.

Cet épisode est le dernier de la saison. Mais pas de panique, j’ai prévu quelques chouettes rediffusions pour l’été et on se retrouve en septembre pour de nouveaux voyages en famille.

Allez, c’est parti pour la seconde partie du carnet de bord de Juliette dans le Pacifique.

 

Quelles sont les différences entre les Marquises et les Gambier ?
Polynésie, Wallis et Fidji en famille

Les Gambier, c’est magique. On arrive dans ce qu’on imagine de la Polynésie : l’eau turquoise, les plages de sable fin, ce qu’il n’y a pas aux Marquises car ce sont des îles volcaniques donc ça tombe très vite très profond.

C’est un tout petit archipel avec plusieurs îles. Je crois que cela va être notre archipel préféré parce que c’est très isolé, très peu de touristes y vont. Les habitants sont assez riches car ils vivent des perles, les plus jolies viennent de là-bas. C’est là qu’on découvre nos premiers fonds polynésiens, magnifique de corail, les requins…

Les Gambier sont un archipel plutôt méconnu par rapport aux autres, même le nom est différent ! La plus grande de ses îles s’appelle Mangareva ce qui fait un peu plus polynésien ! C’est vraiment le bout du monde : il n’y a rien dans les épiceries, internet c’est compliqué, le bateau ravitailleur passe une fois par mois.

 

Vous êtes restés combien de temps ?

Presqu’un mois. On était avec plein de bateaux très sympas, il y a des petites randonnées à faire, c’est très joli.

 

Et après vous filez vers les Tuamotu
Polynésie, Wallis et Fidji en famille

Oui, cet archipel comprend plus de 70 îles. On est arrivés directement sur Fakarava et on y est restés environ un mois également. C’est le paradis des plongeurs !

Les Tuamotu, il n’y a pas grand-chose sur la terre, c’est un bout de récif avec des cocotiers, du corail et quelques habitations mais ce qui est génial aux Tuamotu, c’est la vie sous-marine et les plongées qu’on a pu faire là-bas.

On a vu des bancs de requins dans les passes. C’est flippant au début mais on s’habitue et en fait ils sont inoffensifs en Polynésie, il faut juste ne pas chasser le poisson à côté d’eux. Ils arrivent dès qu’ils entendent la flèche du harpon. Il y avait des « pointe noire », « pointe blanche », des requins gris, un requin marteau, plus impressionnant.

C’était aussi le moment de la ponte des mérous, comme tous les mois de juin ! Ils se rassemblent dans la passe de Fakarava pour se reproduire et ils tapissent les fonds. C’est une expérience !

Il y a aussi des Napoléons, des Balistes. Et puis il y a du courant, on a le sentiment de se faire emporter, on se croirait dans Némo. Pas de dauphins ici mais on a nagé avec aux Marquises, avec les raies manta aussi.

 

Vous avez visité quelles autres îles aux Tuamotu ?

Rangiroa et Toao uniquement car ce n’est pas évident en termes de navigation ou pour l’ancre à cause du corail, plus les passes… ce n’est pas évident. Nous ne sommes pas allés sur les petits atolls perdus, ce n’est pas cartographié, tu peux te prendre une patate de corail et faire un trou dans ton bateau facilement. On ne voulait pas trop prendre ce risque là.

 

Puis vous découvrez les îles de la Société

On a commencé par Tahiti pour une petite escale technique. On n’a pas trop visité et on a surtout profité de 2 mois dans les autres îles de la Société : Moorea, la petite sœur de Tahiti, un peu trop touristique après les Marquises et les Gambier. Les voiliers ne sont pas très bien vus par les Polynésiens à certains endroits car on est dans leur lagon. C’est un peu compliqué car beaucoup de bateaux sont restés après le covid donc ça fait beaucoup de monde, beaucoup de poubelles…

On a adoré Moorea, premier lagon, premières montagnes, pour l’escalade. C’est un condensé de la Polynésie (mais avec un peu trop de touristes).

Puis on est allés à Huahine, c’est une île un peu plus simple que les autres, il n’y a pas de gros hôtels, et le lagon est magnifique. On a vu des raies manta, des poissons clowns, on a fait une belle balade sur l’île…

Huahine c’est un bon plan pour les bungalows sur pilotis qui sont moins chers qu’à Bora Bora. Et il y a aussi un petit musée du coquillage, c’est vraiment très sympa.

Puis Raiatea et Taha qui sont dans le même lagon. Et après on a fait pas mal d’allers/retours avec Bora Bora.

 

Pourquoi vous faites des allers-retours entre les îles plutôt que d’y rester ?

Pour aller chercher la famille, rencontrer des amis, pour faire des réparations… et aussi parce qu’on a travaillé un peu en accueillant des gens sur notre bateau en mode Airbnb.

J’ai (Stéphanie) aussi choisi un bateau quand nous avons cherché à nous loger sur Bora Bora car c’était beaucoup moins cher que les hôtels et en plus il nous a emmenés dans pas mal d’endroits !

C’est une bonne alternative car la moindre excursion coûte un bras et ça s’y prête vraiment là-bas car ce qui est intéressant c’est le lagon. C’est vrai que c’était sympa d’accueillir des gens à bord, des Américains, et de leur faire visiter, de leur montrer les bons endroits.

 

Et ensuite ?

Ben après y’a Raiata, Taha et Bora Bora, le plus beau lagon. Puis il y a 2 petites îles, Maupiti et Maupihaa qui sont clairement nos préférées. Maupiti c’est une petite Bora Bora, il n’y pas d’hôtels, que des pensions de famille. Ce n’est facile d’y entrer en bateau, la passe est compliquée mais une fois que tu es dans le lagon, c’est top.

 

Vous êtes restés combien de temps en tout en Polynésie ?

9 mois, c’était génial.

 

Qu’est-ce qui a fait que vous êtes partis après 9 mois ?

On avait envie de voir autre chose même si on n’avait pas fait tout ce qu’il y a à faire en Polynésie et on était attirés par les Fidji. On a été tentés de rester un an de plus et de ne pas aller en Nouvelle-Zélande, mais on avait besoin d’avancer.

 

Pourquoi aviez-vous envie de découvrir les Fidji en famille ?
Polynésie, Wallis et Fidji en famille

Parce que c’était sur le chemin, on s’est arrêtés entretemps une semaine à Wallis, et parce que c’est dingue. On arrive dans des cultures anglo-saxonnes et c’est aussi joli que la Polynésie en termes de paysages et de fonds sous-marins, et la vie est beaucoup moins chère qu’en Polynésie. C’est un super terrain de jeux en voilier.

Il y a beaucoup d’Indiens qui sont venus pour travailler la canne à sucre et il y avait une fête indienne quand on est arrivés en septembre. On a assisté à des danses, on se serait cru en Inde.

Ils sont organisés en villages sur les îles avec un chef de village auquel il faut se présenter quand on arrive. Ça s’appelle le « cévoucévou ». À l’issue il t’accorde le droit de profiter du village donc on est accueillis et invités par le chef en général. Le village, ce sont des petites maisons sur une grande pelouse au bord de la mer donc sans voiture, c’est assez dingue.

 

En quoi consiste ce cérémonial ?

On doit apporter une racine de kava avec laquelle ils font une boisson en l’écrasant.

On va présenter notre offrande, on s’assoit, le chef tape des mains, il parle en fidjien, enfin son dialecte, et il nous accueille comme ça. C’est assez amusant comme cérémonie mais c’est très important de le faire.

Tu sais qu’il faut le faire par les forums, les groupes de voyageurs qui sont passés avant nous. Impossible de ne pas le savoir parce que quand tu arrives tu es obligé de t’enregistrer sur une grande île et c’est là qu’ils te disent de le préparer. Et donc on avait acheté des racines de kava avant de partir pour les offrir sur les îles.

Si tu arrives par avion, tu y vas avec les hôtels ou en excursion, je ne suis pas sûre que tu puisses y aller par toi-même.

 

Est-ce que c’est impressionnant  ?

Au début on se demande un peu où on arrive. Surtout qu’il était 17h et qu’on se faisait bouffer par les moustiques assis sur des nattes, il tapait dans les mains, on ne comprenait rien, on se demandait vraiment ce qu’il faisait. C’était drôle.

Ça dure environ 15 minutes.

 

Et comment étaient les enfants ?

Ils ne sont pas obligés de rester donc ils sont allés courir dans l’herbe. Mais maintenant quand ils jouent, ils font le « cévoucévou » en tapant des mains !

C’était très sympa, on a goûté le kava, on a été invités dans les villages, on leur a fait des pâtes car ils n’en ont pas beaucoup aux Fidji, je crois que c’était le meilleur jour de leur vie.

 

Qu’est-ce qu’ils mangent aux Fidji ?

Beaucoup de racines, des tubercules, de l’igname, du manioc, du riz, du poisson. Ils produisent de la farine et du riz car ils ont des terres contrairement à la Polynésie.

 

À quel archipel de Polynésie ressemble les Fidji ?

Aux îles de la Société avec des montagnes moins hautes. C’est un grand lagon avec de petites îles et il y a des petites balades à faire, c’est très joli comme paysage avec ces montagnes éparpillées un peu partout avec des couleurs magnifiques de bleu autour.

 

Est-ce que tu as encore plus la sensation de bout du monde qu’en Polynésie ?

Oui c’est une autre langue, une autre monnaie, d’autres cultures,

 

Vous êtes restés combien de temps ?

2 mois et demi.

 

Parle-nous de Wallis
Polynésie, Wallis et Fidji en famille

On y a passé 10 jours. C’était surtout Hubert qui voulait s’y arrêter, parce que c’est la France au milieu de nulle part.

Wallis c’est un peu limité en termes d’activités, c’est tout petit. On a loué une voiture une journée et on a eu le temps de faire 3X du nord au sud, de tomber en panne, de trouver un dépanneur… c’est très sympa mais cela ne restera pas notre escale préférée.

 

Après les Fidji, il se passe quoi ?
Polynésie, Wallis et Fidji en famille

On est restés longtemps aux Fidji car la traversée vers la Nouvelle-Zélande est très compliquée en termes de météo. Les vents changent, on n’est plus dans les alizés, des vents établis qui vont toujours dans le même sens, là on est dans des zones assez turbulentes avec des grosses dépressions qu’il ne faut pas se prendre, donc c’est un peu tendu.

C’est une traversée de 1000 miles ce qui représente une semaine de navigation à peu près, donc il faut une semaine de météo correcte devant nous. Ce qui n’est pas évident. On s’est dit 3 fois « demain on part », on va faire la sortie puis on re-regarde la météo et finalement on reporte parce qu’il y a une dépression qui arrive. C’était un peu le stress de ne pas savoir quand nous pourrions partir, d’autant plus qu’on était en début de saison cyclonique donc il ne fallait pas qu’on se prenne un cyclone aux Fidji. Et puis il faisait très très chaud, on ne pouvait pas faire grand-chose de nos journées.

Mais on s’est régalés et on a fini par trouver une fenêtre pour ralier la Nouvelle-Zélande, à la base pour nous mettre à l’abri des cyclones.

 

Et la traversée s’est bien passée ?

Oui oui, on a eu une bonne fenêtre et une super traversée. On a eu de plus en plus froid et on a aussi découvert que les journées s’étiraient puisque c’était l’été en Nouvelle-Zélande. Il faisait nuit à 21h, ce qui était génial car on était habitués à ce qu’elle tombe à 18h depuis 2 ans ! On a redécouvert les soirées, l’été, un peu frais quand même, les fraises, les fruits et légumes de nos contrées en Nouvelle-Zélande.

 

Quel était le projet en Nouvelle-Zélande ?
Polynésie, Wallis et Fidji en famille

On devait visiter un peu l’île du nord, aller dans la baie d’Auckland et descendre jusqu’à l’île du sud en bateau, le laisser et faire 3 semaines en van avec ma sœur qui nous avait rejoints en février. Et finalement on a sorti le bateau un peu plus tôt pour le réparer parce qu’il y avait 2/3 petites choses à faire dessus. Bien nous en a pris car on est toujours en chantier et ce n’est pas encore fini.

On ne s’attendait pas à ce que ce soit si long et qu’il y ait autant de choses à faire donc on devrait être là jusqu’à fin avril (et en fait ils ne partiront que fin juin !).

 

Vous habitez toujours dans le bateau  ?

Oui, à terre depuis le 9 janvier donc on habite dessus mais on n’a plus accès à l’eau, aux salles de bain, aux toilettes mais on a la chance d’être sur un chantier super bien équipé avec des salles de bains, des douches, des toilettes, une cuisine. Donc on ne fait que dormir sur le bateau et on est plutôt bien.

 

C’est une autre aventure !

Voilà on apprend des choses avec d’autres gens autour de nous. Et on s’est pris le cyclone ici alors qu’on était censés être à l’abri.

 

Comment ça s’est passé ?

Ce n’était pas très agréable mais on a été baptisés de 65 nœuds de vent, 120 km/h et on s’est pris des litres d’eau sur la tête mais on était quand même un peu abrités ici. Ça a duré 3 jours mais on était en vadrouille et on est remontés au début du cyclone. On a eu juste une nuit vraiment très pénible pendant laquelle on n’a pas dormi.

 

Quel budget représente ces premières années de tour du monde en bateau ?
Polynésie, Wallis et Fidji en famille

On n’a pas complètement respecté ce qu’on s’était dit parce que la vie est chère en Polynésie et qu’on avait envie d’en profiter un peu donc on s’est offert quelques plongées hors budget, c’est pour cela qu’on a un peu travaillé.

On a déjà un budget mensuel assez lourd avec la location du bateau, comme un prêt immobilier, plus l’assurance, plus la nourriture assez chère en Polynésie, donc oui ça revient assez cher au global. On avait aussi prévu des dépassements au Galapagos et la location du van en Nouvelle-Zélande… on ajuste au fur à et mesure et ça devrait tenir.

On fait quand même attention car on est 6 et on ne peut pas tout faire à 6. Les filles ont passé leur diplôme de plongée. On en profite quand même parce que c’est pas des endroits où on ne sera qu’une seule fois en bateau.

 

C’est quoi la suite du voyage ?
Polynésie, Wallis et Fidji en famille

On va repartir au chaud parce qu’on commence à se cailler vraiment : Nouvelle-Calédonie et Vanuatu puis une navigation un peu longue jusqu’en Indonésie en faisant peut-être un petit stop au nord de l’Australie, puis traversée de l’océan Indien jusqu’en Afrique du Sud pour y être à Noël. Puis rentrer en France via le Brésil, les Antilles et les Açores.

 

Est-ce que vous pourriez encore prolonger après ces 4 ans ?
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Non, il va falloir qu’on retourne travailler, notre grande va rentrer en seconde et elle a envie de retrouver des amis un peu plus réguliers.

 

 

Pour retrouver Juliette

 

Pour finir

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On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode.

D’ici là, prenez soin de vous, inspirez-vous et créez-vous de chouettes souvenirs en famille !

 

Stéphanie

Crédit music : Luk & Jo

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