Hello, Hello,
Juliette et sont partis en juillet 2020 avec leurs 4 enfants de 12, 9, 6 et 3 ans faire le tour du monde en bateau, à bord de Kumbaya. Ils se sont donnés 3 ans, et en fait non 4 ce sera mieux, pour naviguer sur les mers et océans du globe.
Partis de La Rochelle, ils ont vogué le long des côtes africaines, ont traversé l’Atlantique vers les Antilles et les Caraïbes, sont descendus vers le Canal de Panama et les Galapagos puis ont traversé le Pacifique vers la Polynésie, Fidji, Wallis et la Nouvelle-Zélande, où ils se trouvaient quand nous avons enregistré cette conversation au printemps. Ils y sont d’ailleurs restés bien plus longtemps que prévu et n’ont repris la mer que récemment pour la Nouvelle-Calédonie qu’ils explorent actuellement.
Comme vous pouvez vous en douter, cette conversation a été un peu plus longue que prévue donc hop 2 épisodes. Dans le premier, Juliette vous raconte la genèse du projet, leur traversée de 19 jours du Pacifique et leurs 2 mois aux Marquises. Nous avons volontairement très peu parlé des premiers mois pour aller au plus vite vers la mythique traversée.
Allez c’est parti pour la première partie du carnet de bord de Juliette dans le Pacifique.
Quel a été le déclic pour partir en tour du monde en bateau en famille ?
Le Pacifique en famille
On a beaucoup lu sur le sujet et on a compris qu’il fallait poser une date et faire un retroplanning. C’est après un an en Afrique qu’on s’est dit qu’on partirait 10 ans après, une fois qu’on aurait les enfants.
On avait dit à tout le monde qu’on partirait en 2021, bon c’était en 2020, et nos enfants ont grandi avec ça.
Pourquoi avoir avancé d’un an ?
On devait partir avec ma belle-sœur et mon beau-frère qui avaient le même projet que nous. Ils voulaient partir en 2020 donc on a avancé notre départ. Résultat on était prêts et pas eux donc on est partis en 2020 et eux en 2021.
Comment avez-vous défini votre itinéraire ?
En bateau, c’est le vent et les courants qui définissent les itinéraires. Il y a des périodes pour traverser l’Atlantique, de novembre à février-mars, et après on l’affine en permanence en fonction de nos envies, de la météo… Donc un tour du monde en 3 ans, qui seront 4 finalement, est défini en fonction de la saisonnalité. Et on va d’ouest en est.
Quel âge avaient les enfants ?
12, 9, 6 et 3 ans.
Comment vous êtes-vous organisés pour l’école ?
On n’a pas pris le CNED car on ne voulait pas faire toutes les matières. Donc on a pris les cours Sainte-Anne, un organisme privé, pour les maths, le français et l’anglais, ce qui représentait déjà un gros boulot avec 4 enfants.
On se demande si on ne va pas prendre une année complète avant de rentrer notamment pour la grande qui va entrer en 3e.
Qu’est-ce qui a été le plus compliqué dans votre organisation avant de partir ?
Pas grand-chose. Le Covid a retardé la livraison du bateau. On a juste déménagé 3x avant de partir mais tout était bien organisé.
Et c’est parti pour un tour du monde en bateau !
Le Pacifique en famille
Quel était votre état d’esprit le jour où vous avez pris la mer ?
On était un peu flippé car on commençait par 10 jours de mer pour traverser le Golfe de Gascogne et aller jusqu’aux Canaries. Beaucoup de monde était venu nous dire au revoir, mais on n’avait qu’une envie, partir, donc une fois à bord on n’est plus redescendus pour embrasser nos parents ! On était trop flippés, il fallait y aller.
Alors quel itinéraire avez-vous suivi ?
Après La Rochelle, nous nous sommes arrétés à Cascais au Portugal, les Canaries, le Cap-Vert, la Guyane, les Grenadines, tout l’arc antillais en passant par Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barth…, jusqu’en République dominicaine, Curaçao au Venezuela, Colombie, Panama puis on est parti vers le Pacifique.
Combien de temps cela vous a pris ?
14 mois car on est restés 9 mois au lieu de 4 aux Antilles à cause du Covid.
Est-ce que vous avez défini des rôles pour chacun à bord ?
Oui, déjà dans la vie quotidienne (vaisselle…), et sur le bateau on ne les force pas. Notre grande, Louise, nous aide pas mal depuis le début, pour affaler la voile, pour faire les choses un peu plus physiques. Après ils ont chacun leur approche du bateau. Paul, notre 3e est le plus intéressé, il surveille tout, c’est notre capitaine en chef qui va nous dire « oh la la, il y a trop de vent, il faut réduire la voile ou on dérive », il est très observateur.
On voulait déjà apprendre à le gérer à 2 avant de les faire participer.
Est-ce qu’il y a eu des moments où vous vous êtes dit « c’est pas simple quand même ! » ?
Pas vraiment, à part le transgascogne, mais il nous a fallu presqu’un an pour être à l’aise et se mettre dans le rythme d’une vie en bateau.
C’est quoi comme bateau ?
Un Nautitech 46 open, 14 m de long sur 7,5 m de large à peu près, ce qui fait environ 100 m2 donc ça va. On a 4 cabines doubles dont une avec des lits superposés et surtout l’extérieur avec la piscine 😀
Quel a été votre coup de cœur sur cette première partie de voyage ?
Le Pacifique en famille
Je vais en dire 3 :
- Les Grenadines, car on arrive dans les eaux turquoise, les plages de sable fin, les palmiers. En plus il y avait très peu de bateaux puisqu’en temps de Covid, donc on avait les îles pour nous tout seuls, donc c’était magique.
- Curaçao, petite île hollandaise au nord du Vénézuela, où on a passé 2 mois de vacances,
- La Colombie, car on a fait un road trip de 2 semaines dans les terres et que c’est un pays magique.
Puis arrive le moment de faire la Transpacifique !
Le Pacifique en famille
Combien de temps dure une transpacifique ?
Entre 2 et 4 semaines en fonction du bateau. On est restés 2 mois au Panama côté Atltantique, on a traversé le Canal puis on a passés 2 semaines côté Pacifique à Panama City. Ce n’est pas un mouillage très sexy mais c’était pour faire des courses et mettre le bateau au propre et pour attendre mes parents qui nous ont rejoints pour la première fois pour faire la traversée avec nous.
Est-ce la fenêtre météo a mis longtemps à s’ouvrir ?
Non, on est partis assez vite parce que mes parents ne pouvaient pas attendre trop longtemps. On était hors saison donc on savait que pour aller aux Galapagos ce ne serait pas très drôle. Et effectivement on avait le vent et le courant un peu contre nous donc on a dû faire un détour et on a mis une semaine. C’était un peu hard pour une première navigation mais tout s’est bien passé.
Et c’est parti pour la Transpacifique, raconte-nous !
C’est la plus grosse traversée qu’on aura faite ! On a passé 10 jours de rêve aux Galapagos et on est partis le 25 décembre. On a eu beaucoup de chance sur la météo, il a fait beau, on n’a pas eu de gros coup de vent, on est allés vite, c’était confortable.
On a mis 19 jours de mer pour arriver aux Marquises. Ça s’est hyper bien passé mais c’est fatigant, on a des quarts, on se lève la nuit et il faut enchainer la journée. Mes parents faisaient un quart ensemble donc on avait 4h de sommeil d’affilée au moins. Mais moi je ne dors pas en navigation, j’ai du mal à me laisser aller.
Est-ce que les enfants se joignaient à vous ?
Parfois, mais en fait on aime bien qu’ils soient en sécurité dans leur cabine, car la nuit c’est toujours un peu plus stressant. On est aussi contents d’être un peu au calme, on regarde les étoiles, on écoute des podcasts… j’ai écouté tous tes podcasts pendant la traversée. Certains côtés des quarts sont plutôt chouettes aussi. Et c’était bien d’être 4 adultes pour gérer la vie quotidienne avec les enfants, les repas et se reposer.
Comment avez-vous organisé les courses pour tenir 19 jours à 8 ?
On est parti avec plein de trucs, on a tenu très longtemps avec tout ce qu’on avait acheté en épicerie jusqu’en Polynésie. On n’a pas dû racheter de farine, de pâtes, de riz. En termes de légumes, il nous en restait encore un peu mais plus de fruits mais bon, on avait de quoi manger.
Est-ce qu’il y a eu un moment fort dans cette transpacifique ?
On a passé l’équateur donc ça c’était génial. Mon père, qui l’avait déjà fait, nous a fait une cérémonie (car il faut déjà l’avoir fait pour l’organiser). On s’est déguisé, on a été couper la ligne, c’était un super moment, en plus il faisait beau.
On a eu des super couchers de soleil, on a vu le fameux rayon vert quand le soleil passe sous l’eau, on le voit rarement, dans des circonstances exceptionnelles.
Et une nuit, ma mère m’a réveillée parce qu’il y avait des grosses lumières partout, en plein milieu du Pacifique, avec des gros spots. C’était toute une flottille de pêcheurs chinois qui ratissent les océans. C’était assez étonnant comparé à d’habitude où il n’y a rien.
Comment ça s’est passé pour les enfants ?
Ils savaient le temps que cela durerait et ça s’est bien passé. En navigation on a un peu le temps qui se distord. C’est un peu comme un accouchement. Quand t’es dedans ça te parait long mais quand tu arrives, tu as l’impression qu’il ne s’est passé que 2 jours. Donc le temps passe vite et lentement. Et on rattrape le décalage horaire au fur et à mesure. Le matin ils travaillent, l’après-midi ils jouent, ils lisent… on n’a pas eu de ras le bol des enfants. Ils sont habitués et puis ils sont contents car on est dispo, on n’a pas de téléphone, pas de réseau.
Et donc vous arrivez… aux Marquises
Le Pacifique en famille
Terre en vue
C’est magique et en plus ce sont des îles volcaniques donc on les voit de loin. On a mis la journée à accoster. On les a vues le matin, on se rapproche petit à petit et, c’est aussi ça qui est génial en bateau, on sent la terre de très loin. Donc on a mis la journée à arriver dans la baie de Nuku Hiva, une des îles les plus au nord des Marquises et c’était dingue de se dire, on a réussi, on y est arrivé. Et ce paysage est grandiose.
Ce n’est pas du tout la même chose que les îles de la Société qui sont les plus connues. D’ailleurs les Marquisiens disent qu’ils sont différents des Polynésiens. Et la culture polynésienne est un peu plus ancrée que dans les autres atolls.
Est-ce que tu peux nous décrire les Marquises ? Fais-nous rêver !
On est arrivés en même temps qu’un paquebot de touristes américains, donc les Marquisiens sont en costume, ils montrent toute leur production… c’était trop bien parce qu’on a eu toute la démonstration de leur culture et ils ne font pas ça tous les jours. On s’est mis dans la queue des Américains et il y avait un buffet de fruits et on en a mangé plein, nous qui n’en avions plus à bord.
Grosse découverte de la culture marquisienne, la musique. Avec les danses et les fruits, c’est vraiment un autre monde.
Nuku Hiva
Donc on est arrivés à Nuku Hiva, une des 7 ou 8 îles des Marquises (après vérification il y en a 12 dont 6 habitées), la capitale, la où il y a la 4G. on a passé quelques jours là puis nous sommes allés à Hiva Oa qui est l’île de Jacques Brel et de Paul Gauguin, donc un peu plus touristique. On a pas mal visité et découvert la culture polynésienne, les scupltures, les tikis, la végétation… c’est vraiment magique. Il y a des fruits partout ! Quand on part se balader, on revient avec un ananas, des papayes, un régime de bananes que les gens nous donnent. C’est normal pour eux de t’offrir des fruits et des légumes.
Tahuata
Après il y a la petite île de Tahuata en-dessous, où on a vraiment passé du temps. Dans les autres îles on ne peut pas mettre notre ancre facilement car c’est très vite très profond, du fait du volcanisme des îles.
À Tahuata il y a des baies qui sont géniales, des petits villages où on a un peu vécu la vie de village pendant 3 semaines – sur nos 2 mois aux Marquises. On a mis notre dernière à l’école pendant quelques jours, Hubert est parti à la pêche de nuit avec les locaux… On a apprécié de vivre avec eux pendant quelques semaines. Ça c’était vraiment magique aussi.
Comment se sont passés les quelques jours d’école pour ta petite dernière ?
C’était pas évident, mais elle y est allée avec un ami de bateau donc ils étaient 2. Le lendemain il n’a pas voulu y aller donc elle a fait sa brave mais une fois devant elle n’a plus voulu y aller non plus. Mais je l’ai quand même envoyée à l’école. Donc elle a fait 2 jours, elle était très fière après d’y être allée. Et la maitresse était super gentille, on a beaucoup discuté avec eux et c’était une super expérience d’aller à l’école pour la première fois.
Fatu Hiva
Et après il y a une dernière île, Fatu Hiva, la fameuse baie des vierges, la plus au sud. Elle est vraiment magnifique, en termes de paysages et un peu plus isolée. Les Marquisiens y sont encore plus généreux et gentils, et on s’est aussi régalés là-bas.
Pas facile de quitter un tel paradis ?
Non, et d’ailleurs on est partis un peu sur un coup de tête. On naviguait avec un bateau copain entre les îles et on était très tentés d’aller aux Gambiers, un petit archipel au sud-est de la Polynésie. C’est comme si tu allais de la Suède à la Turquie en termes de distance. On allait vers Fatu Hiva, la météo était bonne et on leur a dit à midi qu’on ne s’arrêtait pas et qu’on filait aux Gambiers.
Un peu comme le jour du départ…
Oui, et après on avait un enfant qui avait le Covid donc autant s’isoler. On est donc partis pour une semaine de navigation.
Une semaine ?
Mais oui c’est très grand la Polynésie, on ne se rend pas compte. C’est comme les atolls, on pense que c’est petit mais quand on est dessus, on ne voit pas le bout.
Ne manquez pas la suite des aventures de Juliette dans 2 semaines !
Pour retrouver Juliette
- Instagram : le_voyage_de_kumbaya
Pour finir
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On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode.
D’ici là, prenez soin de vous, inspirez-vous et créez-vous de chouettes souvenirs en famille !
Stéphanie
Crédit music : Luk & Jo
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