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Anaïs – Thaïlande, Laos, Vietnam, 2 mois en Asie en famille

10 mars 2023
Asie en famille

L’Asie en famille

Hello, Hello,

Maman parisienne de 3 enfants de 4, 5 et 8 ans, Anaïs est addict aux voyages et à la bonne bouffe. Elle s’est donc transformée en dénicheuse de bouibouis parisiens et de chouettes destinations à moins de 2h de Paris qu’elle partage sur ses blogs parisianavores et les escampettes, des recueils de bonnes adresses à déguster ou à vivre en famille.

Comme toute Parisienne qui se respecte, elle rêve souvent de quitter Paris. Elle l’a fait l’été dernier pour s’envoler avec mari et enfants vers l’Asie. 2 mois pour parcourir 3 pays à 5 puis 4 en bus tape-cul, mini-bus, bus de nuit et autres tuk tuks.

Anaïs nous emmène donc en Thaïlande, au Laos et au Vietnam, entre beautés naturelles, petits villages de campagne et gastronomie aux mille saveurs.

Allez, c’est parti pour le carnet de route d’Anaïs en Asie.

 

Pourquoi êtes-vous partis en Asie en famille ?
L’Asie en famille

De l’envie à la réalisation

C’était un voyage qu’on devait faire en 2013. J’avais pris des billets pour Bangkok et mon idée c’était d’aller au Laos depuis très longtemps. J’avais pris mes billets et je suis tombée enceinte. Mon médecin m’a dit que le Laos n’était pas une bonne idée. À cette époque-là, j’écoutais les médecins et j’étais un peu plus raisonnable donc j’ai reporté ce voyage. Je l’ai remis sur la table presque 10 ans plus tard.

Donc on a fait un itinéraire où on s’envolait pour Bangkok. La logique aurait voulu qu’on enchaine avec le Cambodge, le pays voisin. Mais il fallait faire des choix, même si on est partis 2 mois. J’avais vraiment envie de faire ces 3 pays donc on est partis à 5 avec mes enfants et mon conjoint !

 

3 pays en 2 mois, c’est faisable ?

C’est très court surtout si on veut se déplacer en bus ou en train. C’est une donnée importante car le Vietnam est un pays tout en longueur. On peut faire des sauts de puce facilement si on prend l’avion, mais en transports routiers les temps de trajet sont extrêmement longs. On peut très bien passer 1,5 mois au Vietnam sans rester longtemps à certains endroits.

C’était un voyage sportif, on a beaucoup changé d’endroits, en moyenne tous les 2 jours.

En même temps j’ai toujours cette FOMO de me dire qu’on ne reviendra peut-être jamais ici. Donc je suis balancée entre l’envie de profiter et l’envie d’aller voir ailleurs.

On a quand même fait des compromis sur des endroits où j’aurais aimé aller, mais en 2 mois on a quand même vu pas mal de choses.

 

Comment as-tu organisé ce voyage ?

Toujours de la même manière !

  • Je mets tous les points d’intérêts que j’aimerais voir dans une zone (région, pays, sous-région),
  • J’essaie de les relier pour former un itinéraire, en checkant les transports sur place et les possibilités. Parfois ça semble hyper simple sur Google maps, et en fait c’est 48h de bus !
  • Après j’alterne les points d’intérêt : j’essaie de ne pas faire 4 villes à la suite ou 4 points d’intérêts qui se ressemblent pour ne pas perdre l’émerveillement. C’est bien d’alterner une ville avec un site dans les montagnes, si on peut aller voir la mer c’est cool, et des points où on va pouvoir se reposer, et d’autres où on sait que ça va être un peu sport.

Bon en réalité c’était un peu sport partout 😀

  • Après je prends un excel et puis je mets jour 1, jour 2… où on est, à quel moment on se déplace, où on dort…

 

Est-ce que tu bookes beaucoup de choses avant de partir ?

Je regarde où je veux aller pour ne rien rater mais je ne booke rien.

Si je devais aller dans des endroits comme le Macchu Picchu où on doit réserver, je le ferai. Mais pour l’instant ma technique me convient, parce qu’on ne perd pas d’argent s’il y a un événement inattendu qui nous empêche d’aller à l’endroit réservé. Et ça nous permet de rester plus longtemps à un endroit qu’on aime particulièrement ou inversement.

 

Ça te prend combien de temps de préparer un voyage comme ça de 2 mois ?

Ça prend du temps avant mais c’est aussi tous les soirs du voyage.

C’est un voyage, pas des vacances. Il m’en faudrait en fait après un tel voyage parce que je fais ma journée, on part tôt le matin, on marche, on visite et quand je rentre, je prépare le lendemain ou les 2/3 jours à venir. Même si j’ai fait mon itinéraire avant, il est encore flou.

Il y a beaucoup d’endroits où on ne connait pas les horaires de bus, surtout en période post Covid, où tout n’a pas encore repris. Beaucoup de transports ne fonctionnaient pas encore et on ne pouvait pas prévoir. Ce n’est qu’en étant sur place qu’on peut demander ou voir.

Et puis il faut booker le logement, qu’on ne prend que pour les 2 jours d’après maximum. Certains trajets qui devaient durer 6h ont pris jusqu’à 20h. Sauf si c’est un logement « expérience » et où je sais que je serais triste de ne pas y aller.

 

La Thaïlande en famille
L’Asie en famille

Comment s’est passé votre voyage vers la Thaïlande ?

J’avais pris un vol Paris-Oman-Bangkok mais de nombreuses péripéties ont fait que notre voyage a duré 4 jours. On est notamment passés par Bangalore, où on n’a pas pu débarquer car nous n’avions pas de visa. Le plus compliqué a été de ne pas avoir de communication de la part de la compagnie, il a fallu improviser. C’était épique.

 

Que faites-vous en arrivant à Bangkok ?

On a commencé par dormir ! Même si c’était le matin, on avait besoin de récupérer ! En plus, il faisait 40 degrés, on voyait double 😯

 

Quel a été votre itinéraire ?

Bangkok, qui était très important pour moi car j’adore manger, c’est la capitale mondiale de la street food.

C’est fou cette effervescence dans la rue.

Après on est parti en bus de nuit pour Chiang Mai, où on est restés 4 jours. Le train de nuit était plein car il y avait des fêtes. Puis Chiang Rai qui est plus dans le nord, dans le triangle d’or (Birmanie, Laos et Thaïlande), ancienne plaque tournante de l’Opium.

Puis nous sommes montés à la frontière laotienne où on pensait prendre un bateau « public » qui rallie la frontière thaïlandaise à Wangpragang en 2 jours via la Mekong. Il y a aussi des bateaux de luxe qui font ce trajet. On voulait prendre le bateau public mais il n’avait pas encore repris depuis le Covid. En plus il y avait une pénurie d’essence donc, pas de bateau.

Je pensais que cette région était assez uniforme en termes de niveau de vie et d’infrastructures et en fait pas du tout et on s’en est aperçu dès le passage de la frontière.

La Thaïlande c’est très beau, on mange vraiment trop bien, c’est très facile à visiter et je pense que c’est super pour un premier voyage avec des enfants. Et c’est vraiment facile, les gens parlent anglais, ils sont avenants, souriants. Si on a besoin d’une information, on la trouve en ligne ou sur place. Si on veut aller d’un endroit à un autre, c’est bien huilé, il y a des bus avec des heures de départ et des heures d’arrivée. C’est un pays développé, tu as une appli pour le Uber local, pour prendre les bilelts de train ou de bus, c’est facile.

Après moi j’aime bien quand c’est roots 😆

 

On repart en arrière car on est allé beaucoup trop vite sur la Thaïlande ! Qu’avez-vous mangé en Thaïlande ?

Je voulais manger les plats qu’on a l’habitude de manger en France pour voir s’ils ont le même goût, donc typiquement un pad thaï. On retrouve bien le goût mais c’est très différent dans la fraicheur des fruits et légumes et des préparations qui sont dans la rue dans des gros woks avec de l’huile… ça a un goût et une odeur inimitable.

Et les rues de Bangkok, même quand j’y pense maintenant, c’est ça mon souvenir, les odeurs partout du wok fumant. Et même le bruit de la friture…

Je voulais manger aussi des choses qu’on ne mange pas ici, alors que c’est très commun là-bas. Ma fille voulait aussi manger des insectes, donc on est allés manger des brochettes d’insectes à Chinatown, juste pour le fun !

Après il y a tous les plats régionaux qu’on va retrouver à Bangkok et dans les autres régions.

 

Quelles sont les différences entre les régions ?

C’est très marqué ! Par exemple, dans le Nord, ils ont d’excellents fruits et donc typiquement le mango sticky rice, ce riz gluant avec la mangue, je l’ai trouvé bien meilleur à Chiang Raï. Et en termes de gastronomie, pour moi Chiang Mai c’était vraiment au-dessus. La finesse qu’on retrouve dans la gastronomie thaïlandaise était à son apogée à Chiang Mai. Ils ont le souci du détail dans les assaisonnements et dans le goût. C’est vraiment un endroit où je peux rester un mois juste pour manger.

Pour Bangkok je m’étais fait une carte de tous les endroits dans lesquels je voulais aller manger et tous les endroits que je voulais voir et je couplais les 2.

 

Qu’avez-vous visité à Bangkok ?

La difficulté, c’est qu’il faisait très chaud et surtout humide.

Les gens ont souvent peur de venir en été en Asie du Sud-Est à cause de la pluie, et pourtant on n’en a pas eu beaucoup, mais c’est surtout la chaleur liée à l’humidité qui est pénible. Tu es mouillé dès que tu bouges ! Moi qui adore avoir chaud, on s’est mis dans le bain d’être dans un bain, de transpirer pendant 2 mois.

On a fait les essentiels de Bangkok car on savait qu’on allait revenir 2 fois par la suite. Je trouve qu’il y a des temples sympas mais avec le recul, ça ne vaut pas le coup de tous les visiter. Ceux de Chiang Mai sont beaucoup plus beaux.

Bangkok, c’est surtout l’ambiance, se perdre dans les rues et découvrir une nouvelle cantine de rue à chaque tournant, cette effervescence, les tuk-tuks…

Il y a aussi un désordre architectural qui a quand même un certain ordre, la circulation… c’est plutôt respirer l’ambiance et la dynamique de la ville. Traverser le fleuve avec un petit bateau, prendre les bus collectifs, c’est plus ça pour moi Bangkok, plus que les temples par rapport à ceux qu’on voit dans le nord.

Mais tout dépend des itinéraires. Beaucoup ne restent que dans le sud de la Thaïlande, donc il faut aller voir les temples. À noter que les entrées sont plus chères à Bangkok.

 

Quels ont été les plus beaux temples de Chiang Mai ?

Le centre de Chiang Mai, fortifié et carré, est joli, mais j’ai surtout apprécié les environs.

Il y a 3 choses qu’on a adoré :

Un temple dans la ville : Wat Phra Singh qu’on a fait par hasard.

Il est très beau mais surtout on peut prendre RDV pour parler avec un moine via une association. Elle a été créée par un ancien moine qui voulait répondre aux questions que les gens se posaient sur la vie de moine.

On s’assoit sous un arbre et on peut poser toutes les questions qu’on souhaite sur leur vie : pourquoi vous portez ce vêtement orange, pourquoi vous vous rasez les cheveux… Mes enfants étaient fascinés, mon fils Zaccharie de 5 ans voulait être moine, je pense qu’il les a associés aux Pokemons ou aux super héros.

Ça a duré 1h30 et je me suis dit que cela allait marquer notre voyage. C’est un des moments préférés de toute la famille.

On a rarement l’occasion d’avoir ce type d’échange, on devrait faire ça dans toutes les religions !

 

Le temple sacré Doi Suthep

Il est en dehors de la ville, en haut d’une montagne et surplombe une forêt/jungle. On peut voir les Thaïlandais faire leurs prières en tournant autour avec la fleur entre les mains, on peut d’ailleurs se joindre à eux. C’est celui qui m’a le plus marqué et le temple qu’il ne faut pas rater.

 

Aller voir des éléphants au Elefant Nature parc

Je ne l’avais pas mis sur ma liste parce que je trouvais qu’il y avait trop de dérive. Mais on a rencontré des voyageurs qui nous ont recommandé cet endroit et comme c’était l’anniversaire de mon petit dernier… On a adoré.

Si je demande à mes enfants ce qu’ils ont retenu de ce voyage, c’est d’aller voir des éléphants et les tortues.

En tout cas s’il y a une ville en Thaïlande où il faut aller hors de Bangkok, c’est Chiang Mai.

 

Et s’il n’y a qu’une chose à retenir de Chiang Rai ?

Je pense que c’est le temple blanc, même si certaines personnes le détestent, parce qu’il a été créé, sans le terminer, par un artiste contemporain. Il ne ressemble à aucun autre, on dirait un temple de super héros, et d’ailleurs il y a des super héros, des Pokemons… à l’intérieur. Ça décontenance pas mal de monde ! C’est à voir quand on aime l’art contemporain et l’architecture car c’est hyper impressionnant et c’est à 5 min de Chiang Rai.

Chiang Rai a aussi l’avantage d’être beaucoup moins touristique, donc le marché de nuit est beaucoup plus confidentiel, on va être vraiment avec des Thaïlandais.

 

Est-ce qu’il y a quelque chose en Thaïlande que tu n’as pas aimé ?

Je n’avais jamais eu l’idée d’aller en Thaïlande et nous y sommes passés uniquement parce que le vol atterrissait à Bangkok. J’avais peur du tourisme de masse, du tourisme sexuel, qui je pense sont une réalité. Il y a des gens qui viennent pour se faire masser pour 5 euros et plus si affinités et pour se droguer pas cher. On peut le voir sur Khaosan road, la rue très touristique de Bangkok. Ça ne nous a pas sauté aux yeux.mais, je ne sais pas si c’est parce que le tourisme venait juste de reprendre.

La seule chose que je ne recommande pas c’est de n’aller que dans le sud de la Thaïlande, sur les îles car on passe à côté d’une grande partie de la culture et du patrimoine thaïlandais. Ce sont des belles plages mais on peut en trouver à d’autres endroits, ce n’est pas singulier.

 

Le Laos en famille
L’Asie en famille

Changement d’ambiance

Dès qu’on arrive dans la petite ville frontière, on sent que ce n’est pas la même qualité de vie, le même niveau de vie.

Donc il n’y a pas de bateau, on trouve un bus, qui doit prendre 12h. Il est à peu près 16h, le bus est plein, donc on ne peut pas le prendre. On se retrouve sans savoir s’il y a un hôtel pour patienter jusqu’au lendemain 8h.

Personne parle anglais et on n’a pas encore acheté de carte SIM, on est un peu lost un translation. On nous montre quand même une guest house en face de la gare. L’endroit le plus dégueu qu’on ait vu, avec du caca sur les murs ! J’ai gardé ma capuche et étendu une serviette sur le lit ! On n’avait pas le choix mais c’était en face de la gare.

 

Un trajet interminable

Le lendemain, on est parti pour un trajet épique, mais pas le plus épique ! 12h horribles pour ralier Louang Prabang. On était les seuls touristes à prendre cette sorte de minibus.

C’est très long parce que ce sont des routes de montagne qui serpentent, plus des gros trous qui font qu’on se cogne la tête au plafond du bus, et surtout tous les Laotiens qui vomissent les uns après les autres, juste à côté de nous puisqu’on est serré comme des sardines. La capacité du bus doit être de 12 mais il ne part pas à moins de 18 personnes !

On écrase 2 poules dans la première heure, on ne voit rien de ce qui arrive…

Pour une fois, je me demande si on ne devrait pas s’arrêter car c’est vraiment dangereux.

À chaque arrêt les Laotiens mangent et re-vomissent 30 min plus tard ! On a tous vomi, de toute façon je pense que c’est impossible de ne pas vomir sur cette route, une seule fois pour moi, ce qui est une performance. On achetait du riz gluant et eux continuaient à manger des nouilles bien grasses.

On est arrivés à 20h30 à Louang Prabang ! Je me disais qu’il va falloir enlever des étapes parce que des trajets comme celui-là il ne va pas falloir qu’on en fasse 1000.

 

Quel a été votre itinéraire au Laos ?

Le but c’était de traverser à l’horizontal, sans passer par la capitale qui n’avait apparemment pas trop d’intérêt. Nous sommes restés 3 jours à Luang Prabang et j’ai adoré cette ville.

S’il n’y avait qu’un endroit à faire au Laos, ce serait celui-ci.

C’est une petite bande de terre coincée entre le Mékong et la rivière. Il y a une atmosphère de sérénité que je ne sais pas trop décrire, une forte influence coloniale dans l’architecture. On a rencontré plusieurs Français qui se sont installés là-bas, ce que je comprends parfaitement. J’ai tout adoré : le marché du matin, la promenade au bord du Mékong, la petite boulangerie française, on y mange très bien et les alentours sont très beaux. On est allés voir une magnifique cascade, Kuong si, à moins d’une heure de Luang Prabang.

Luang Prabang a été notre ville préférée du voyage ! C’est une ville où je me verrais bien habiter. Donc je recommande vraiment d’y aller.

 

Où êtes-vous allés ensuite au Laos ?

Nong Khiaw

Ensuite on a ralié Nong Khiaw. Avant on pouvait y aller par le Mékong mais les Chinois ont installé plusieurs barrages, ce qui a provoqué la hausse des eaux et la destruction de villages. Donc on y est allés en bus.

Nong Khiaw est une magnifique petite ville au bord de la rivière, hors du temps. Il y a quelques guest houses et restaurants, mais pas grand-chose à faire. Il y a aussi des cascades, la rivière où tu as la barque publique qui s’arrête dans tous les villages. Là on a senti ce qui peut être appréciable au Laos, une nature verdoyante et sauvage et une douceur de vivre. C’est un peu le même adage que le Sénégal : doucement, pas trop vite, y’a rien qui presse !

Alors y’a rien qui presse, ça veut dire qu’il faut se mettre dans le bain : l’heure n’est pas l’heure, il ne faut pas être pressé ni stressé. Ça peut être compliqué mais c’est parfait pour sortir du tumulte des visites pour quelques jours. On va marcher, admirer les points de vue sur la rivière, parmi les plus beaux qu’on ait vus. Les gens y vont peu alors que c’est vraiment la nature à l’état pur et sans tourisme.

J’ai adoré mais ce que j’ai adoré le plus c’est l’étape d’après, en bateau.

 

Muang Ngoi

C’est un village d’une seule ruelle ensablée, au bord de la rivière, il y a des guest houses et depuis 15 ans les Français se passent le mot de ce paradis qui ressemble à un petit bout du monde.

L’endroit où il faut aller si tu fais un burn out.

Parce que tu te dis que notre vision du temps peut être erronée. En y allant j’avais évidemment des préjugés : les gens naissent là-bas, meurent là-bas et ils ne se posent pas de questions. Et nous on est contents d’y aller parce que ça nous fait notre dépaysement du bout du monde.

En fait on a dormi dans une auberge tenue par un Laotien qui était médecin et qui a tout envoyé bouler pour s’installer dans le village de sa femme qui, elle, était infirmière. Ils ont connu les villes développées du Laos mais ont préféré revenir ici, parce que c’est là qu’est la vraie vie : prendre son temps, vivre avec le riz qui pousse dans les rizières à côté, manger les fruits locaux, voir s’écouler la rivière, voir nos enfants grandir… Je me suis dit que c’était une belle leçon.

On a aussi croisé un Français qui a ouvert un restaurant, un Néerlandais… je les comprends.

Et quand je dis que je mets tous les points à voir sur ma carte, là il n’y a rien à voir, ce n’est pas ce qu’on vient chercher. C’est une atmosphère, une ambiance, une nonchalance. Les mamies qui s’assoient devant leur porte pour regarder les enfants jouer, ce sont les poules dans la rue… Il y a juste une espèce de tuk tuk, un tracteur avec une cariole, qui peut te transporter pour aller voir les cascades historiques car la grotte a servi de cachette pendant la guerre et ils y ont vécu pendant 2 ans. Beaucoup d’enfants y sont nés d’ailleurs.

Il y a aussi des balades à faire dans les rizières des villages à côté, où on est tombés 1 000 fois en s’ébouillantant les pieds, à cause de la chaleur qui chauffe l’eau au pied du riz. C’est le seul moment où tu comprends vraiment comment les gens vivent ici, ce n’est pas quand tu visites que tu peux le savoir. C’est en se posant 3 jours qu’on va peut-être comprendre l’âme du pays.

C’est vraiment mon coup de cœur.

Après niveau confort, il n’y en a pas. Il y a une auberge un peu confortable et c’est tout.

 

C’est quoi le moment préféré des enfants au Laos ?

C’est là, parce que c’est un village. Et avec les enfants, ce n’est jamais la ville l’étape préférée. Tout ce qu’ils veulent, c’est se faire des copains et dans les villages ils sont toujours dehors.

 

Comment êtes-vous arrivés au Vietnam ?
L’Asie en famille

Nous avons mis 24h. C’était dur car ce n’était pas d’affilée. On te dépose à 5h du matin dans un endroit, il faut trouver un autre bus… C’est là que j’ai pris la décision d’annuler une étape.

Hanoi, une ville incroyable

Hanoi est une étape, pour moi qui adore la bouffe, avec tout un imaginaire que j’avais hâte de croiser avec la réalité. Et alors que je pensais Bangkok comme la ville de l’effervescence, je n’avais rien vu !

À Hanoi, rien que pour traverser une rue, faut avoir la foi, faut pas tenir à la vie ou croire très fort en dieu !

Il y a 20 millions de mobylettes, c’est dingue. C’est le premier truc qui nous a sauté aux yeux, ça et le bruit. Bangkok c’est la province à côté. Le bruit et la pétarade des mobylettes. Il n’y a pas de code de la route, tu klaxonnes. Ce bruit et l’absence de trottoir font que franchement c’est sport.

Ça arrête beaucoup de gens, alors que la ville a un charme incroyable. C’est aussi une ville colonisée, donc c’est un désordre architectural avec des immeubles hausmanniens au milieu, des rails et un train qui traversent la ville. On est donc allés dans un des cafés qui bordent ces rails pour le voir passer. C’est impressionnant.

Contrairement à nous, les Vietnamiens vivent dans la rue, devant chez eux. Et je trouve ça trop bien de prendre possession des rues. Tu as cette atmosphère que toutes les classes et tous les âges sont dans la rue et pas que pour marcher. Là où il y a des trottoirs, il y a des petits tabourets et des petites tables et tout le monde mange sa soupe bouillante de riz dès 6h du matin.  Mamies, enfants, cols blancs, tous se retrouvent sur ces petits tabourets pour manger ensemble. Donc l’atmosphère d’Hanoi, je trouve que c’est bête de s’en passer.

 

Et la baie d’Ha Long alors ?

Elle est juste à côté d’Hanoi.

C’était notre étape rêvée.

C’est évidemment très touristique mais on ne peut pas ne pas y aller. Et c’est cher, parce qu’ils savent qu’ils peuvent mettre n’importe quel prix, les gens vont venir. Je n’avais pas envie de me retrouver avec tous les Occidentaux, alors qu’on n’en avait que peu croisé jusqu’alors. J’ai donc trouvé une excursion d’une journée avec des Vietnamiens et ’est là qu’on a découvert leur passion pour le karaoké. On a fait karaoké dans le bus à 7h du matin et ma fille a chanté plusieurs chansons.

La baie d’Ha Long, sans surprise, c’est magnifique.

C’est tellement grand qu’on n’a pas du tout l’impression d’être dans la queue de Disneyland. À part un endroit où tout le monde va en barque à l’intérieur de roches, on est relativement tranquille quand on navigue entre les roches karstiques.

C’est magnifique mais je ne sais pas si j’ai préféré la baie d’Ha Long ou l’étape d’après, la baie d’Ha Long terrestre.

 

Que peux-tu nous dire sur la baie d’Ha Long terrestre ?

C’est le même phénomène de roches karstiques mais qui sortent de terre, même s’il y a des petites rivières. Je lui ai trouvé un énorme charme. La baie d’Ha Long, je savais ce que j’allais voir, je n’ai pas été déçue mais je n’ai pas été surprise non plus. Alors que là j’avais vu peu d’images.

Ces paysages sont magnifiques : il y a plein de plantes de fleurs sur les rivières et tu as les roches qui viennent percer le sol verdoyant. Tu as 2 belles balades à faire en barque. C’est touristique mais c’est beau et, en plus, ce sont des sites classés au patrimoine de l’Unesco donc c’est normal.

C’est à 2h d’Hanoi donc on peut faire les 2 et les montagnes, ce que nous n’avons pas fait, sur un circuit de 10 jours. Après le problème ça va être les distances car c’est un pays tout en longueur.

 

Hoi Ahn

Donc là on va se retaper un bus de 18h pour aller au centre du Vietnam à Hoi Ahn, la ville des lanternes ou des tailleurs, qui est aussi un énorme coup de cœur. La ville est connue pour les lanternes dans des barques sur la rivière qui vont s’illuminer le soir. En tant que touriste, tu peux prendre ces barques et tu tiens ces lanternes. Tu fais partie du spectacle.

Il y a aussi des petites lanternes en papier que tu peux poser sur la rivière. Les enfants ont fait un atelier pour créer les leur. Le spectacle de Hoi Ahn chaque soir qui s’illumine, c’est vraiment particulier. Bon c’est aussi l’endroit le plus touristique qu’on ait fait. Mais la ville a des atouts comme son centre historique, ce spectacle du soir avec le marché de nuit et la mer à 5 km (donc tout le monde s’y rend à vélo).

C’est une destination hyper complète et culturellement hyper forte avec les petites maisons coloniales colorées. J’ai adoré aussi Hoi Ahn et c’est pareil, ce serait bête de faire l’impasse.

Je pense que c’est vraiment ça les points forts et les points faciles du Vietnam.

 

Une dernière étape au Vietnam ?

Mais moi il y avait une autre étape que je ne voulais pas rater. Comme elle est aussi très éloignée, dans l’extrême sud du Vietnam, il y a peu de gens qui y vont ou qui font le voyage depuis Hanoi mais pour moi le delta du Mekong était incontournable. Au Laos on était presqu’au départ du Mékong et je voulais aller voir où il se sépare en différentes petites rivières.

On est allés dans le sud que pour ça et je ne regrette pas car c’était un autre Vietnam.

Chaque région a une identité forte, la gastronomie et même les gens sont différents.

Donc tu fais ta promenade sur le Mekong, avec ses petits marais, des petits bras du Mekong qui sont découpés, où tu passes dans les feuillages, c’est magnifique. C’est aussi la région des fruits du Vietnam. On a visité une fabrique de bonbons à la noix de coco, une fabrique de feuilles de riz pour faire les nems et une autre de sauce nuoc nam, donc il y a beaucoup d’artisanat et si on aime le poisson, le Mekong c’est le paradis. Et, alors que tout est speed au Vietnam, on a retrouvé la douceur de vivre qu’on avait au Laos.

C’est encore une étape que j’ai adorée.

 

Et les trajets n’étaient pas trop pénibles ?

Si, mais c’était le dernier j’y tenais et il aurait manqué un truc si on ne l’avait pas fait.

C’était la dernière étape avant que mon conjoint rentre à Paris et que je reste pour la première fois presque 3 semaines seules avec mes enfants !

On est allés dans le sud de la Thaïlande, sur une île, pour se reposer et vivre au rythme du pays. Mais c’est vraiment parce que j’étais crevée qu’on est restés 10 jours au même endroit ! J’ai choisi Kotao, l’île qui me paraissait le plus sympa et où j’étais sûre de ne pas croiser de personnes attirées par le tourisme sexuel. L’activité principale de mes enfants a été le snorkeling, pour voir des tortues et des mini requins.

On est remontés ensuite à Bangkok en bus, où on a passé 2 jours avant de reprendre l’avion.

Je pense que le combiné nord de la Thaïlande avec une petite île comme Kotao, c’est cool. Surtout qu’elle permet aussi de découvrir les fonds marins qui sont superbes. C’était la première expérience de snorkeling des enfants et ils ont adoré.

 

Ça fait du bien de se poser à la fin d’un tel voyage ?

Oui, on en avait tous besoin et on n’avait vu la mer qu’une fois 2h. je voulais que les enfants aient leur moment aussi pour ne rien faire d’autre que de jouer dans le sable. Et ça nous a permis de rentrer reposés à Paris puisque l’école et le boulot reprenait 2 jours après notre retour.

 

Quel budget pour ce voyage entre Thaïlande, Laos et Vietnam ?
L’Asie en famille

J’essaie de garder toujours le même budget pour mes voyages, donc le confort dépend de la destination.

On est à 100 euros par jour, à 5, ce qui est peu. Pour le logement, la nourriture, les transports et les activités. Ce qui fait un peu moins de 6 000 euros pour 2 mois.

 

Pour retrouver Anaïs

 

Pour finir

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On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode.

D’ici là, prenez soin de vous, inspirez-vous et créez-vous de chouettes souvenirs en famille !

 

Stéphanie

Crédit music : Luk & Jo

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